CyberÉthique https://cyberethique.fr/ Transhumanisme, vie privée, même combat ? <br> Réflexion sur l'éthique du numérique. http://www.rssboard.org/rss-specification python-feedgen Wed, 22 Jan 2025 11:10:43 +0000 N'avez-vous rien à cacher ? /article/2022-05-11_N'avez-vous%20rien%20%C3%A0%20cacher/ Votre intimité est-elle vraiment à l'abri ? Plongez dans les coulisses de la surveillance numérique et découvrez comment vos données sont exploitées. Nous sommes convaincus que prendre conscience de l'exploitation réelle de nos données est essentiel pour reprendre le contrôle de nos vies numériques. <p>Pourtant vous faites probablement partie de ces gens qui évitent de montrer le code de votre carte bancaire, ou plus naturellement, qui fermez la porte quand vous en avez besoin. Et c'est tout à fait naturel !</p> <p>L'intimité fait partie intégrante de l'homme. Elle se manifeste sous de nombreuses formes, au point que nous la protégeons au quotidien sans même nous en rendre compte. Cela va des habits, aux verrous sur les portes, en passant par toutes ces choses qu'on ne dit pas ou que l'on ne confie qu'aux personnes qui nous sont très proches.</p> <p>C'est somme toute logique, l'homme exprime toutes les réalités physiques ou philosophiques à travers des actes concrets. De la même manière, nous protégeons notre intimité dans les actes concrets. </p> <p>Mais avec l'arrivée des technologies, les frontières physiques qui nous sont si naturelles, s'effondrent.</p> <p>En effet, l'espionnage constant de TOUS nos comportements et paroles donne accès à bien plus d'informations qu'on ne pense. Protéger son intimité dans le monde technologique ne se limite plus à mettre un mot de passe. La protéger ne se limite plus non plus à garder pour soi certaines idées que nous ne voudrions pas partager à n'importe qui (si tant est que nous ne tombions pas dans le piège de leurs outils, conçus pour nous en faire dire beaucoup).</p> <p>En effet, quand nous utilisons des technologies qui nous observent, nous pensons souvent qu'elles ne récupèrent que ce que nous y mettons. Mais en réalité, elles récupèrent SURTOUT la manière dont nous les utilisons.</p> <p>Avec toutes ces données recueillies, <strong>les entreprises construisent des modèles numériques de notre personne avec une précision dépassant tout ce que vous pouvez imaginer</strong>. Et croyez-moi, sur ces modèles, vous n'êtes pas habillé. <strong>Votre intimité y est parfaitement enregistrée.</strong> Les modèles mettent en corrélation les évènements de vos journées avec vos tempéraments du moment afin de savoir très précisément ce que vous pensez et ce que vous ressentez. Aujourd'hui, les modèles sont si précis que <strong>n'importe quelle GAFAM est capable de prédire vos actions.</strong></p> <p>Or, si votre intimité n'appartient plus uniquement à vous, peut-on toujours parler d'intimité ? <strong>L'intimité désigne cet endroit où l'on est seul avec soi-même</strong>, pas seul avec les serveurs d'un quelconque GAFAM. <strong>En être privée, c'est être privée d'une partie de notre humanité : <em>l'intimité fait partie de notre nature humaine</em></strong>.</p> <p>Dans ce contexte, il est grand temps de protéger nos intimités et d'acquérir une maturité face à ces outils. Pour répondre à cela, deux solutions : se former et utiliser des outils respectueux de l'être humain !</p> /article/2022-05-11_N'avez-vous%20rien%20%C3%A0%20cacher/ Wed, 11 May 2022 00:00:00 +0200 Addiction aux écrans /article/2022-05-27_Addiction%20aux%20%C3%A9crans/ Les écrans façonnent notre quotidien de manière insoupçonnée. Découvrez comment les GAFAM exploitent nos mécanismes de récompense pour capter notre attention et altérer notre jugement. Une lecture essentielle dans le but de reprendre le contrôle et utiliser les outils numériques de manière avertie et responsable. <p>De nombreuses études tentent de montrer les conséquences des écrans sur l’homme. D'un côté, il y a ceux qui montrent des <strong>effets destructeurs</strong> (Dr Kardaras a montré une réduction du cortex frontal, ce qui réduirait nos capacités à prendre de bonnes décisions). De l'autre, ceux qui montrent des <strong>effets bénéfiques</strong> que les jeux vidéos pourraient développer. Dans cette apparente contradiction, il est raisonnable de penser que <strong>cela dépend de l'usage qu'on en fait</strong>. Il est tout à fait concevable qu'une personne jouant à un jeu d’orientation développe ses capacités à se repérer là où une personne utilisant son GPS au moindre déplacement, les réduirait. On peut donc distinguer deux manières d'utiliser les outils informatiques : une <strong>manière passive</strong>, où nous suivons juste ce qui s'affiche à l'écran. Et une <strong>manière constructive</strong>, où nous prenons le temps de maîtriser l'environnement qui évolue à nos yeux.</p> <p>Mais, objectivement, comment et pourquoi utilise-t-on autant nos écrans ? Google, YouTube, Facebook, Instagram et Twitter sont dans la liste des sites les plus visités de France. Or les GAFAM* ont parfaitement compris qu’en fonction de la manière dont vous utilisez leurs outils, ils peuvent modifier votre cerveau.</p> <p>À ce titre, ces entreprises recrutent des "magiciens". En effet, cette profession est la première à avoir compris le fonctionnement du cerveau. Les illusionnistes maîtrisent parfaitement l'art de modifier votre jugement pour vous faire voir un événement qui ne s'est pas réalisé. Avec les mêmes techniques, les réseaux sociaux savent très bien comment <strong>détourner vos biais cognitifs pour vous rendre passif devant votre écran</strong>.</p> <p>Tristan Harris, illusionniste, a dévoilé qu'il concevait les outils pour Google <strong>dans le seul but de captiver votre attention</strong>.</p> <p>L'un des moyens le plus connu est le <strong>scroll infini</strong> d'Instagram, capable de vous faire passer plusieurs dizaines de minutes à répéter le même mouvement de doigt. Mais pire encore, le <strong>système de notification</strong> sur nos téléphones : de l'encadré surgissant dès l'arrivée d'un message, à la petite LED qui se met à clignoter même en mode "ne pas déranger", en passant par la vibration dans la poche... Tout est là pour vous captiver. Ces interfaces sont construites dans <strong>le but de libérer une charge de dopamine</strong> dans votre corps. La dopamine est l'hormone du plaisir, elle <strong>influe directement sur notre comportement</strong> notamment sur la motivation et la prise de risque. De fait, une libération trop régulière de la dopamine peut finir par dérégler ce système.</p> <p><strong>L'usage d'outils numériques n'est donc pas anodin.</strong> Ces outils atteignent à notre dignité par le fait qu'ils utilisent notre fonctionnement biologique dans le but d'atteindre un objectif que nous-mêmes ne connaissons pas. À ce titre, <strong>notre liberté est faussée</strong> par une capacité de ces entreprises à s'immiscer au cœur même de notre être pour modifier nos capacités de jugement.</p> <p>Il est donc primordial d'utiliser ces outils avec la responsabilité et les précautions qui s'imposent, c’est-à-dire de <strong>les utiliser avec une véritable maturité</strong>.</p> <blockquote> <p>« nous avons créé des outils qui détruisent le tissu social [...] Nous menons nos vies autour de cette prétendue perfection, qui nous récompense avec des signaux à court terme : des cœurs, des likes, des pouces levés [...] Des boucles fonctionnant sur la dopamine [...] Sans vous en rendre compte, vous êtes programmés »</p> </blockquote> <p><em>Chamath Palihapitiya, ancien cadre chez Facebook</em></p> /article/2022-05-27_Addiction%20aux%20%C3%A9crans/ Fri, 27 May 2022 00:00:00 +0200 Les flux de consciences /article/2022-06-03_Les%20flux%20de%20consciences/ Les réseaux sociaux et les messageries instantanées captent notre attention et modifient nos interactions. Découvrez comment ces flux de conscience numériques influencent nos relations et notre capacité à réfléchir. Comprenez les enjeux de ces nouvelles formes de communication et leurs impacts sur notre liberté et notre intelligence. Une lecture essentielle pour mieux appréhender les biais psychologiques des technologies. <p>Nous savons que les réseaux sociaux cherchent à capter au maximum notre attention. Analysons le cas des messageries instantanées qui nous poussent tous les jours à réagir aux notifications qu'elles provoquent. Comment peut-on en arriver à mesurer, sur la base de la vitesse de réaction, le lien qui nous unit à nos amis ? Aux dépens même de l'affection qu'ils montrent en réel... <strong>La forme de ces conversations instantanées donne naissance à ce qu’on appelle le flux de conscience.</strong></p> <p>Qu'est-ce qu'un flux de conscience ? C'est une <strong>conversation qui a la forme d'un rouleau sans fin</strong> que l’on déroule au fur et à mesure que l’on pense <strong>sans trop savoir où l’on va</strong>. Il n’y a plus de barrière au partage, plus d’anticipation. <strong>Le message est envoyé avant même que son expéditeur ait pu réfléchir</strong> à ce qu’il écrit. « Je passe justement dans ta rue ça te dit de boire un verre » « Oups oublie j’avais oublié que j’avais un rendez-vous » « Ce sera pour une autre fois ce serait chouette de se voir » « Au fait j’espère que tu vas bien ».</p> <p><strong>Ce qui se cache derrière chacun de ces messages, c'est la triste attente d'une validation externe.</strong> Validations qui <strong>prennent la forme d'une autre suite de messages, d'une réaction</strong> (un simple émoticône ou un gif), ou de <strong>moyens spécialement mis en place</strong>. Nous pouvons penser aux <strong>flammes de snapchat</strong> qui vous imposent d'envoyer au moins un message par jour. Ou encore <strong>la pastille qui indique que le message a été lu</strong>. D’ailleurs, certains vont jusqu'à consulter les messages depuis la zone de notification, pour éviter de les marquer "comme lu", sinon ils se sentiraient obligés de répondre.</p> <p>La différence entre ces conversations numériques et les conversations réelles est qu'<strong>il n'est pas possible de les clôturer</strong>. Dans toutes les cultures, la fin d’une conversation, orale ou écrite, est marquée par un protocole social de clôture : « Salutations distinguées ! », « Je dois vraiment y aller, a+ », « Ce fut un plaisir ». <strong>L’utilité de ces formules est fondamentale pour permettre à chaque participant de passer à autre chose</strong>, de changer de contexte. Malheureusement, ces clôtures sont généralement inexistantes dans les groupes de discussion. <strong>Les discussions instantanées deviennent omniprésentes.</strong> Les notifications vous sautent aux yeux alors que vous saisissez votre téléphone pour regarder autre chose.</p> <p><strong>À force, nous perdons la conscience et la mémoire.</strong> Nous les délocalisons toutes les deux vers les serveurs des GAFAM qui ont pour but de capter notre attention !</p> <p><strong>Ces formes de conversations ne forgent pas l'intelligence ni la volonté.</strong> Or l'homme sans intelligence ni volonté <strong>retourne à l'état d'animal</strong>. Si le choix n’était qu’individuel, cela ne prêterait pas tellement à conséquence. Mais <strong>le choix est global, sociétal</strong>.</p> <p>Les solutions pour ne pas être piégé dans ces messageries, hormis de ne pas en avoir, consiste à <strong>apprendre à les utiliser avec précaution (prudence) et maturité</strong>. Il peut être intéressant dans ce contexte de reconsidérer la place des mails et des lettres, qui ont cet avantage de respecter la conscience de chacun. Car, <strong>si nous perdons notre conscience</strong>, notre mémoire et que nous brisons les espaces de réflexion, <strong>d’où viendront les prochaines grandes idées</strong>, celles qui nous porteront tous ? <strong>Comment resterons-nous libres</strong> face aux défis de demain ?</p> /article/2022-06-03_Les%20flux%20de%20consciences/ Fri, 03 Jun 2022 00:00:00 +0200 Abrutissement des comportements /article/2022-06-10_Abrutissement%20des%20comportements/ Les messageries instantanées poussent à un déversement continu de pensées, créant des conversations désordonnées et impulsives. Sans début ni fin, ces échanges rendent difficile la distinction entre l'important et l'accessoire. Les messages sont envoyés sous le coup de l'émotion, affectant notre manière d'écrire et privilégiant les émotions aux idées. Les émoticônes remplacent les mots, simplifiant encore plus l'expression des sentiments. Cette dynamique va à l'encontre des vertus de tempérance et de prudence, entraînant une perte de réflexion et de respect de l'intimité. Les réseaux sociaux accentuent ce phénomène en nous servant du contenu prédéfini, réduisant notre capacité à chercher et à raisonner par nous-mêmes. <p>Les messageries instantanées nous poussent à nous livrer de manière continue au travers des flux de conscience. Le problème qui en résulte est que <strong>ces conversations écrites ne sont plus structurées</strong>. Les conversations sont sans queue ni tête, et nous y déversons ce flux de conscience que nous avons. Quel est le problème à cela ?</p> <p>L'un des points fondamentaux est qu'il n'y a plus de début ni de fin dans ces conversations. De ce fait, <strong>nous perdons cette capacité à distinguer ce qui est important de ce qui ne l'est pas</strong>. Dans une conversation normale, le dernier moment pour échanger de l’information critique est au seuil de la porte, après c'est trop tard. Dans le cadre des messageries instantanées, tout devient important, tout devient urgent, et <strong>tout finit par être fait sous le coup de l'impulsion</strong>.</p> <p>C'est dans cette logique que nos conversations se font par séries de messages. En effet, <strong>ce qui est urgent n'est plus seulement l'information à transmettre que ce besoin d'évacuer une émotion sur le moment</strong>. On se met donc à écrire frénétiquement sur le clavier qui s'affiche, puis avant même d'avoir vérifié qu'on répondait à la question, le message est envoyé, puis reçu, puis lu...</p> <p>Finalement <strong>c'est notre manière d'écrire qui est affectée</strong>. Rapidement <strong>nous n'utilisons plus les mots pour ce qu'ils sont, pour le sens qui leur sont propres et justes</strong>, mais pour l’émotion qu’ils transmettent au moment de la rédaction. Nous avons perdu le goût du mot juste au profit d'un mélange gluant entre l'émotion et les lettres. Tout ça pour appuyer sur le bouton envoyer avant même de nous être relus, laissant au passage une faute tous les trois mots dans le meilleur des cas. Ce ne sont plus uniquement des idées que nous déversons dans ces messageries, <strong>ce sont des flux d'émotions</strong>. Et comme cela devenait compliqué d'envoyer des émotions à travers des mots, <strong>nous avons inventé les "émoticônes"</strong> (émotion-icône). De cette manière, <strong>il n'y a même plus à chercher les mots pour exprimer l'émotion</strong>, juste l'icône qui correspond au ressenti. Et plutôt que de l'envoyer sous forme d'un message, nous l'envoyons sous forme de "réactions".</p> <p>Il en ressort que <strong>nous allons complètement à l'encontre de la vertu de tempérance</strong>, censée nous amener à une régulation volontaire de nos pulsions de vie. <strong>Nous allons également à l'encontre de la vertu de prudence</strong> qui devrait nous pousser à choisir les mots justes et à discerner les idées qu'il est réellement nécessaire ou pas de transmettre.</p> <p>Plus qu'une simple conversation numérique, ces flux de consciences se transforment en un tas d'émotion sous couvert de <strong>"pensées" qui n'ont, à bien y regarder, plus grand-chose de consistant</strong>. À force, <strong>nous perdons notre capacité à respecter notre intimité</strong>. Nous nous dévoilons trop facilement dans ce déversement sans fin. Il est tellement plus facile de dévoiler ces sentiments à travers des réactions aux messages plutôt que d'une belle lettre bien construite, mûrit, réfléchit !</p> <p>D'un côté nous perdons notre intimité et notre volonté, de l'autre notre intelligence. <strong>Nous perdons le goût de la réflexion, de la recherche du beau, du bien et du juste.</strong> Nous préférons la réaction bête et facile, les clics sur les boutons. Il est trop compliqué de coucher un raisonnement sur papier. Au-delà des messageries instantanées, que dire de ces réseaux sociaux qui <strong>nous servent le contenu qu'ils veulent que nous voyions sur un plateau, plutôt que de nous laisser chercher nous-même ce dont on a réellement besoin</strong>.</p> /article/2022-06-10_Abrutissement%20des%20comportements/ Fri, 10 Jun 2022 00:00:00 +0200 Des réseaux sociaux au marxisme /article/2022-06-15_Des%20r%C3%A9seaux%20sociaux%20au%20marxisme/ Les réseaux sociaux et les messageries instantanées transforment nos habitudes de communication, souvent au détriment de notre réflexion et de notre intimité. Ces outils, conçus pour capter notre attention, nous poussent à réagir impulsivement, perdant ainsi notre capacité à structurer nos pensées et à respecter notre vie privée. Cette dynamique, proche de la philosophie marxiste, privilégie l'émotion sur la raison. Pour retrouver une utilisation équilibrée et consciente de ces technologies, il est crucial de commencer par comprendre les biais idéologiques de ces outils. <p style="float:left;margin-right:10px"><img alt="image de Mark Zuckerberg et Karl Marx" src="/article/2022-06-15_Des%20r%C3%A9seaux%20sociaux%20au%20marxisme//icon.webp" /></p> <p><strong>Les réseaux sociaux sont entrés pour beaucoup d’entre nous dans nos vies quotidiennes. Cependant, avons-nous tous bien conscience des ressorts idéologiques et des tournures d’esprit que ces mêmes réseaux nous font prendre ? Avons-nous tous bien conscience que leurs formes peuvent modifier notre manière de communiquer et de réfléchir ?</strong></p> <p>C’est ce qui va être développé ici afin de mettre en lumière certains aspects des réseaux sociaux et plus particulièrement des messageries instantanées. Le but n’est pas de vous dire d’arrêter d’utiliser toute forme de communication correspondant à ce qui est dénoncé, mais d’éclairer sur l’usage qui en est fait et ainsi vous donner des moyens de les utiliser de manière plus juste et mesurée.</p> <p>En lisant cet article, vous devriez comprendre comment la plupart des personnes préfèrent regarder des vidéos Youtube ou Tiktok, des images sur Instagram, et discuter via Facebook, plutôt que de lire des articles construits qui déroule un raisonnement complet. <strong>Pourquoi n’est-il plus dans nos habitudes de prendre le temps de lire les réflexions pour comprendre les enjeux du monde, alors même que l’urgence est de défendre nos idées ?</strong><span style="font-weight: normal;"> Combien iront jusqu’au bout de cet article…</span></p> <h2>Les flux de conscience</h2> <p>Nous savons que les réseaux sociaux cherchent à capter au maximum notre attention¹. Dans cette optique, analysons le fonctionnement des messageries instantanées qui nous poussent tous les jours à réagir aux notifications qu'elles provoquent. Comment en est-on arrivé à mesurer sur la base de la vitesse de réaction le lien qui nous unit à nos amis ? Parfois même aux dépens de l'affection qu'il montre en réel…</p> <p>La forme que prennent les conversations instantanées donne naissance à ce qu’on appelle le flux de conscience.</p> <p><strong>Qu'est-ce qu'un flux de conscience ?</strong></p> <p><strong>C'est une conversation qui a la forme d'un rouleau sans fin</strong> que l’on déroule au fur et à mesure que l’on pense <strong>sans trop savoir où l’on va</strong>. Il n’y a plus de barrière au partage, plus d’anticipation. Le message est envoyé avant même que son expéditeur ait pu réfléchir à ce qu’il écrit. « Je passe justement dans ta rue, ça te dit de boire un verre ? » « Oups, oublie, j’avais oublié que j’avais un rendez-vous » « Ce sera pour une autre fois, ce serait chouette de se voir » « Au fait, j’espère que tu vas bien ».</p> <p><strong>Ce qui se cache derrière chacun de ces messages, c'est la triste attente d'une validation externe.</strong> Validations qui peuvent prendre la forme d'un message de réponse (c’est la forme la plus légitime, mais parfois non nécessaire), d'<strong>une réaction</strong> (un simple émoticône), ou de moyens spécialement mis en place. Nous pouvons penser aux <strong>flammes de snapchat</strong> qui vous imposent d'envoyer au moins un message par jour à vos contacts. Ou encore, <strong>la pastille qui indique que le message a été lu</strong>, qui de fait vous impose de répondre rapidement, car ne pas répondre est souvent perçu comme grossier. Certains vont jusqu'à consulter les messages depuis la zone de notification, pour éviter de les marquer « comme lu ». Une manière de gagner un peu de temps avant d’être forcé de répondre.</p> <p>La différence entre ces conversations numériques par rapport aux conversations réelles est qu'<strong>il n'est pas possible de les clôturer</strong>. Dans toutes les cultures, la fin d’une conversation, orale ou écrite, est marquée par un protocole social de clôture : « Salutations distinguées ! », « Je dois vraiment y aller, a+ », « Ce fut un plaisir ». L’utilité de ces formules est <strong>fondamentale pour permettre à chaque participant de passer à autre chose</strong>, de changer de contexte. C’est également le dernier moment pour échanger de l’information critique.</p> <p>Malheureusement, ces clôtures sont généralement inexistantes dans les groupes de discussion. <strong>Les discussions instantanées sont omniprésentes</strong><span style="font-weight: normal;">.</span> Les notifications vous sautent aux yeux alors que vous saisissez votre téléphone pour regarder autre chose. Même en silencieux, la plupart des téléphones s’allument et illuminent la pièce lors de la réception d’un message. Une fois que le cerveau a vu qu’il y avait un message, impossible d’y échapper, de ne pas être distrait au moins quelques secondes.</p> <p><strong>Nous perdons la conscience et la mémoire</strong>. Nous les avons délocalisées toutes les deux vers les serveurs de grandes sociétés informatiques qui ont pour but de capter notre attention !</p> <p>Autour de nous, nous observons des gens courbés sur leur téléphone dans la rue, dans les maisons, dans les familles. Leurs doigts tapotent des messages alors qu’ils marchent sur le trottoir, qu’ils mangent, qu’ils tiennent leurs enfants par la main. Parfois, ils tiennent le téléphone horizontal face à leur bouche pour enregistrer un message audio qui ne sera pas toujours écouté. Au lieu de regarder le coucher de soleil, ils le prennent en photo et l’envoient aussitôt pour le commenter avec d’autres, ou partagent le selfie d’un moment en famille. Comme si un moment non partagé en ligne n’existait plus. <strong>Comme si le souvenir biologique seul ne suffisait plus</strong>.</p> <p>Toute notre vie est d’un côté partagée involontairement vers les GAFAM qui analysent toutes nos interactions pour nous mesurer avec perfection². De l’autre, <strong>lancé dans le flux de la conversation, nous partageons volontairement des informations, parfois aux dépens mêmes de notre intimité</strong><span style="font-weight: normal;">.</span> Nous partageons tout en oubliant de nous respecter nous-même.</p> <p><br> <br> Toutes <strong>ces conversations et partages incessants ne forgent pas l'intelligence et la volonté</strong>. Or l'homme sans intelligence ni volonté <strong>retourne à l'état d'animal</strong>. Dans l’histoire humaine, les intellectuels baignaient dans ce silence mental permanent. Les sollicitations étaient l’exception. Une fois chez eux, ils n’avaient d’autres ressources que de réfléchir et consulter leur bibliothèque.</p> <p><strong>Si le choix était individuel, cela ne prêterait pas tellement à conséquence. Mais le choix est global, sociétal.</strong></p> <p>La solution pour ne pas être piégé dans ces messageries, hormis de ne pas avoir de messagerie, est de <strong>mettre son téléphone en mode avion</strong> pour s’offrir quelques heures de répit. C’est également d’<strong>utiliser ces messageries avec juste mesure</strong> : discerner ce dont le correspondant a réellement besoin de savoir. C’est aussi de <strong>paramétrer les applications pour enlever les pièges</strong> qui vous poussent au partage sans fin (désactiver les pastilles qui marquent « comme lu » les messages, les indicateurs de saisies).</p> <p><strong>Car, si nous perdons notre conscience, notre mémoire et que nous brisons les espaces de réflexion, d’où viendront les prochaines grandes idées, celles qui nous porteront tous ? Comment resterons-nous libres face aux défis de demain ?</strong></p> <h2>L’abrutissement des comportements</h2> <p>Les messageries instantanées nous poussent à nous livrer de manière continue au travers des flux de conscience. Le problème qui en résulte est que <strong>ces conversations écrites ne sont plus structurées</strong>. Les conversations sont sans queue ni tête, et nous y déversons ce flux de conscience que nous avons. Quel est le problème à cela ?</p> <p>L'un des points de départ est qu'il n'y a plus de début ni de fin dans ces conversations. De ce fait, <strong>nous perdons cette capacité à distinguer ce qui est important de ce qui ne l'est pas</strong>. Dans une conversation normale, le dernier moment pour échanger de l’information critique est au seuil de la porte, après, c'est trop tard, nous passons à autre chose. Dans le cadre des messageries instantanées, tout devient important, tout devient urgent, <strong>et tout finit par être fait sous le coup de l'impulsion</strong>.</p> <p>C'est dans cette logique que nos conversations se font par séries de messages. En effet, <strong>ce qui est urgent n'est plus seulement l'information à transmettre mais ce besoin d'évacuer une émotion sur le moment</strong>. On se met donc à écrire frénétiquement sur le clavier qui s'affiche, puis avant même d'avoir vérifié qu'on répondait à la question, le message est envoyé, puis reçu, puis lu…</p> <p><span style="font-weight: normal;">Finalement, c'est notre manière d'écrire qui est affectée.</span> Rapidement, nous <strong>n'utilisons plus les mots pour ce qu'ils sont, pour le sens qui leur sont propres et justes, mais dans la précipitation de l'émotion au moment de la rédaction</strong>. Nous avons perdu le goût du mot juste au profit d'un mélange gluant entre l'émotion et les lettres. Tout ça pour appuyer sur le bouton envoyer avant même de nous être relus, laissant au passage une faute tous les trois mots dans le meilleur des cas.</p> <p>Ce ne sont plus uniquement des idées que nous déversons dans ces messageries, <strong>ce sont des flux d'émotions</strong>.</p> <p>Et comme cela devenait compliqué de mettre des mots sur les émotions, <strong>nous avons inventé les « émoticônes »</strong> (émotion-icône). De cette manière, <strong>il n'y a même plus à chercher les mots pour exprimer l'émotion</strong>, juste l'icône qui correspond le plus au ressenti. Et plutôt que de l'envoyer sous forme d'un message, nous l'envoyons sous forme d’une « réaction » en oubliant même parfois de répondre à la question qui était posée.</p> <p><br> <br> Plus que de simples conversations numériques, ces flux de consciences se transforment en un tas d'émotion sous couvert de <strong>« pensées » qui n'ont, à bien y regarder, plus grand-chose de consistant</strong>.</p> <p>À force, <strong>nous perdons notre capacité à respecter notre intimité</strong>. Nous nous dévoilons trop facilement dans ce déversement sans fin. Il est tellement plus facile de dévoiler ces sentiments à travers des réactions aux messages plutôt que d'une belle lettre bien construite, mûrie, réfléchie !</p> <p><strong>Nous préférons la réaction bête et facile</strong>, il est trop compliqué de coucher un raisonnement constructif sur papier. <strong>Nous préférons cliquer sur les boutons qui s’affichent plutôt que de réfléchir au but que nous voulons atteindre</strong>. <span style="font-weight: normal;">Microsoft a déployé beaucoup d’effort pour rendre Windows inutilisable sans la souris</span>, plutôt que de laisser les raccourcis clavier qui existaient. Il est en effet plus excitant pour le cerveau de bouger la souris jusqu’à la cible visée. <strong>Et que dire des réseaux sociaux qui nous servent sur un plateau le contenu</strong> qu'ils veulent que nous voyions, plutôt que de nous laisser chercher ce dont on a réellement besoin. <strong>Ce n’est plus « chercher et vous trouverez », mais « trouver et vous ne chercherez pas »</strong><span style="font-weight: normal;">.</span></p> <p><br> <br> <strong>Nous allons complètement à l'encontre de la vertu de tempérance</strong>, censée nous amener à une régulation volontaire de nos pulsions de vie. Nous suivons impulsivement ce que les outils numériques nous disent de faire.</p> <p><strong>Nous allons également à l'encontre de la vertu de prudence</strong> qui devrait nous pousser à choisir les mots justes et à discerner les idées qu'il est réellement nécessaire ou pas de transmettre. Mais nous utilisons nos téléphones comme s’ils faisaient partie de nous-même.</p> <p>D'un côté, nous perdons notre intimité et notre volonté, de l'autre notre intelligence. <strong>Nous perdons le goût de la réflexion, de la recherche du beau, du bien et du juste.</strong></p> <blockquote> <p>« <em>nous avons créé des outils qui détruisent le tissu social […] Nous menons nos vies autour de cette prétendue perfection, qui nous récompense avec des signaux à court terme : des cœurs, des likes, des pouces levés […] Des boucles fonctionnant sur la dopamine […] Sans vous en rendre compte, vous êtes programmés</em> ».</p> </blockquote> <p><em>Chamath Palihapitiya, ancien cadre chez Facebook</em></p> <h2>Réseaux sociaux et marxisme</h2> <h3>Introduction au marxisme</h3> <p>Le marxisme est une idéologie très particulière qui peut prendre de nombreuses formes. Il est donc difficile de la cerner et d'en donner une définition précise et juste.</p> <p>Le marxisme peut être introduit par cette phrase de Monseigneur Gaume : <strong>c'est la « <em>haine de tout ordre que l'homme n'a pas établi »</em></strong>. Bien que cette phrase soit incomplète, elle n’en contient pas moins l’essentiel. Richard Dupuy, franc-maçon, disait : « <em>La méthode maçonnique, c’est la remise en cause perpétuelle de ce qui est acquis</em> ». Or, nous savons que la franc-maçonnerie a une dévotion particulière à l’idéologie humaniste, que le marxisme chéri tant. Quant à Jaurès, il disait : <strong>« <em>Ce qu’il faut sauvegarder avant tout, […] c’est cette idée qu’il n’y a pas de vérité sacrée</em> ».</strong></p> <p><strong>Dans une telle philosophie, il devient alors essentiel de dissoudre tout ce qui peut être substance de vérité et d'ordre objectif. Ainsi le marxisme ne retient plus que l'aspect évolutif des choses.</strong></p> <p>La philosophie traditionnelle catholique donne la vérité comme étant immuable, et les choses ont un sens qui n'est pas modifiable. Oui est oui, non est non. Il existe donc le bien et le mal, les choses bonnes et les choses mauvaises, et l'un n'est pas l'autre.</p> <p>Dans le marxisme, ces évidences disparaissent pour une philosophie qui n’a aucun encrage. Par exemple, pour trancher sans porter le moindre jugement de valeur (valeur qui n’existe donc pas), une phrase telle que « vous n'êtes pas de votre temps » permet au marxiste de désapprouver quelque chose.</p> <p><br> <br> <strong>Dès lors, la vérité n'est plus : elle se fait.</strong> Combien croient encore à une vérité immuable, qui ne change pas ?</p> <p>Ainsi, faisant abstraction de tout ce qui est érigé et de tout ce qui est, <strong>le marxisme devient une philosophie où toute chose prend sens dans l'action : le mouvement</strong>. Sans "être" antécédent, et sans "être" pour terme, qui pourrait au moins permettre de juger ce mouvement. Bergson lui-même disait : « <em>Il n’y a pas de choses, il n’y a que des actions</em> ». Or saint Thomas d’Aquin a repris d’Aristote cette définition du mouvement : <strong>« être en mouvement, c'est tout ensemble être et n'être pas »</strong>. Le marxisme est donc à l'exact opposé de : « que ton oui soit oui, que ton non soit non ».</p> <p><strong>Le vrai marxiste est ainsi un homme qui ne croit à la vérité de rien, mais qu’intéressent uniquement la force, la transformation, la mise en œuvre de tout.</strong></p> <p>À ce titre, <strong>cette philosophie accueille la contradiction, et y prend même goût.</strong> Minkowski écrivit : « <em>Notre existence, en ce qu’elle a de mouvant et de vivant en elle, est traversée d’antonymies non-antonymiques, de contradictions non-contradictoires, d’oppositions non-oppositionnelles…</em> ». Nous comprenons ici pourquoi certains groupes arrivent à défendre les droits de la femme en même temps que l’islam.</p> <p><br> <br> <span style="font-weight: normal;">Dans le marxisme, </span><strong>les idées ne sont alors plus jugées par rapport à l'être qu’elles désignent</strong><span style="font-weight: normal;">,mais plutôt à l’expression plus ou moins spontanée de celui qui l'exprime,</span> ou au flux passionnel qu'elles peuvent déclencher et entretenir.</p> <p><strong>On ne parle plus aux intelligences, on parle aux tripes. On ne cherche pas à éclairer les esprits, on cherche à les « remuer ».</strong></p> <p>Et <strong>les mots eux-mêmes ne sont plus utilisés pour le sens qu'ils portent, mais pour la force qu'ils dégagent</strong> : une sorte de sens dynamique, non littéral.</p> <p><br></p> <h3>Réseaux sociaux et marxisme</h3> <p>Le lien entre les réseaux sociaux et le marxisme devient évident à ce stade.</p> <p>Les <strong>réseaux sociaux ont mis en place de nombreux moyens qui nous font nous exprimer par les émotions, plutôt que par des idées construites</strong> comme sur les lettres manuscrites par exemple. Les émoticônes, les limites à 500 caractères, les flux sans fins, les flammes, les réactions, les « j’aime », et tous les autres éléments qui aident à compléter chaque jour les modèles numériques qu'ils ont de nous, sont également un reflet d’une idéologie marxiste.</p> <p><strong>Le problème est qu'implicitement au moins nous tombons dans la façon de penser et de faire du marxisme</strong>. Sans maîtrise et conscience de ce que nous faisons avec ces outils numériques, le risque est, à long terme, de se laisser influencer par cette philosophie pourtant contraire à notre pensée. Il est donc capital d’utiliser les technologies avec précaution et juste mesure afin de ne pas tomber dans leurs travers idéologiques.</p> <blockquote> <p>« <em>L’effarent est qu’implicitement au moins, le tour d’esprit, la façon de penser d’un très grand nombre réalise ce que le marxisme se contente d’expliciter et de systématiser</em> »</p> </blockquote> <p><em>Jean Ousset, Marxisme et Révolution</em></p> <h2>Conclusion</h2> <p>Nous devons changer notre façon d’utiliser les messageries numériques. <strong>Il est nécessaire que nous prenions conscience des mécanismes qui se trouvent derrière ce qui s’affiche à nos écrans</strong>.</p> <p>Nous pouvons utiliser la technologie sous le coup des impulsions, ou les utiliser de manière vertueuse. C’est donc à nous de choisir ce que nous en faisons.</p> <p>Même si je ne dis pas que les messageries ont été conçues consciemment pour être marxiste, ce sont au moins les conséquences que nous observons. Nous avons ainsi notre part de responsabilité dans ce que nous en faisons.</p> <p>Il est également important d’<strong>utiliser les moyens appropriés au but que nous recherchons. Les réseaux sociaux ne sont PAS faits pour suivre l’actualité !</strong> Car ils ne sont pas faits pour y mettre des articles constructifs (nous pouvons préférer le flux RSS³).</p> <p><strong>De même les messageries doivent être configurées en fonction du besoin réel</strong>. Les indicateurs de lecture et saisie ne sont pas indispensables. Les notifications peuvent être réduites au minimum nécessaire.</p> <p><strong>Ce qui est dénoncé pour les messageries instantanées est également vrai pour la plupart des réseaux sociaux</strong>. Lorsque nous écrivons une réponse, sachons la faire en un seul message complet plutôt qu’une série qui tente de se compléter. Prenons le temps d’écrire avec des mots justes. Nous pouvons aussi vérifier que nous n’en disons pas trop, pas plus que nécessaire (est-il vraiment nécessaire que mon ami sache que je prends un apéritif dans le jardin en ce moment ? Cela peut-il attendre la prochaine fois que je le verrai ?).</p> <p><span style="font-weight: normal;">Et enfin, </span><strong>sachons retrouver le goût de faire travailler nos intelligences</strong>. Il n’a jamais été aussi facile d’accéder à autant de connaissances. Prenons le temps de lire les articles en entier pour en comprendre le sens, ce qui y est expliqué. Dépassons ce stade des 500 caractères sous une image ou d’une vidéo de quelques secondes. <strong>À ce stade, ce n’est plus de l’information, c’est de la manipulation volontaire.</strong></p> <p><strong>Gardons à l’esprit que les technologies sont un outil avant d’être un divertissement, malgré le fait que cette limite tende à disparaître</strong><span style="font-weight: normal;">. Beaucoup de logiciels sont conçus pour être jolis et agréables à utiliser, ne les choisissez pas pour cette unique raison, mais plutôt pour leur capacité à répondre au besoin tout en vous respectant (votre vie privée et votre liberté).</span></p> <p>Bref, <strong>sachons utiliser la technologie avec maturité et responsabilité !</strong></p> <hr> <h2>Sources</h2> <ol> <li><a href="https://www.lesalonbeige.fr/addiction-aux-ecrans/">https://www.lesalonbeige.fr/addiction-aux-ecrans/</a></li> <li><a href="https://www.lesalonbeige.fr/vous-navez-rien-a-cacher/">https://www.lesalonbeige.fr/vous-navez-rien-a-cacher/</a></li> <li><a href="https://vienumeriqueprivee.fr/suivre-lactualite-sans-compromettre-sa-vie-privee-grace-aux-flux-rss/">https://vienumeriqueprivee.fr/suivre-lactualite-sans-compromettre-sa-vie-privee-grace-aux-flux-rss/</a></li> </ol> <p><strong>Autres ressources utilisées :</strong></p> <ul> <li><a href="https://ploum.net/chapitre-4-les-messageries-instantanees/">https://ploum.net/chapitre-4-les-messageries-instantanees/</a></li> <li><a href="https://ploum.net/email-mon-amour/">https://ploum.net/email-mon-amour/</a></li> <li>« <em>Marxisme et révolution</em> », 1981, Jean Ousset</li> </ul> /article/2022-06-15_Des%20r%C3%A9seaux%20sociaux%20au%20marxisme/ Wed, 15 Jun 2022 00:00:00 +0200 Réseaux sociaux et marxisme /article/2022-06-17_R%C3%A9seaux%20sociaux%20et%20marxisme/ Découvrez comment les réseaux sociaux, avec leurs émoticônes, leurs "j'aime" et leurs flux incessants, reflètent sans le savoir une philosophie marxiste. Plutôt que de nourrir nos esprits, ces plateformes manipulent nos émotions, façonnant notre perception de la réalité. Comme le souligne Jean Ousset, nous risquons de nous conformer à une manière de penser qui nie l'immuabilité de la vérité. <p>Le marxisme est une idéologie très particulière qui peut prendre de nombreuses formes. Il est donc difficile de la cerner et d'en donner une définition précise et juste. Le marxisme peut être introduit par cette phrase de Monseigneur Gaume : <strong>c'est la "haine de tout ordre que l'homme n'a pas établi"</strong>. Dans une telle philosophie, il devient alors essentiel de <strong>dissoudre tout ce qui peut être substance de vérité</strong> et d'ordre objectif. Ainsi <strong>le marxisme ne retient plus que l'aspect évolutif</strong> des choses. La philosophie traditionnelle catholique donne la vérité comme étant immuable, et les choses ont un sens qui n'est pas modifiable. Oui est oui, non est non. Il existe donc le bien et le mal, les choses bonnes et les choses mauvaises, et l'un n'est pas l'autre. Dans le marxisme, ces évidences disparaissent pour une philosophie qui n’a aucun ancrage. Ainsi, pour trancher sans porter le moindre jugement de valeur (valeur qui n’existe donc pas), une phrase telle que "vous n'êtes pas de votre temps" permet au marxiste de désapprouver quelque chose.</p> <p><strong>Dès lors, la vérité n'est plus : elle se fait.</strong> Combien croient encore à une vérité immuable, qui ne change pas ?</p> <p>Ainsi, faisant abstraction de tout ce qui est érigé et de tout ce qui est, <strong>le marxisme devient une philosophie où toute chose prend sens dans l'action : le mouvement</strong>. Sans "être" antécédent, et sans "être" pour terme, qui pourrait au moins permettre de juger ce mouvement. Aristote disait : "<strong>être en mouvement, c'est tout ensemble être et n'être pas</strong>". Le marxisme est donc à l'exact opposé de : "que ton oui soit oui, que ton non soit non".</p> <p>Dans cette logique marxiste, <strong>les idées ne sont donc plus jugées par rapport à l'être mais plutôt à l'expression plus ou moins spontanée</strong> de celui qui s'exprime, ou au flux passionnel qu'elles peuvent déclencher et entretenir. <strong>On ne parle plus aux intelligences, on parle aux tripes.</strong> On ne cherche pas à éclairer les esprits, on cherche à les "remuer". Et <strong>les mots eux-mêmes ne sont plus utilisés pour l'être qu'ils désignent, mais pour la force qu'ils dégagent</strong> : une sorte de sens dynamique, non littéral.</p> <p>Le lien entre les réseaux sociaux et le marxisme devient évident à ce stade. Les réseaux sociaux ont mis en place de nombreux moyens qui nous font nous exprimer par les émotions, plutôt que par des idées construites comme sur les lettres manuscrites par exemple. Les émoticônes, les limites à 500 caractères, les flux sans fin, les flammes, les "j'aime", et tous les autres éléments qui aident à compléter chaque jour les modèles numériques qu'ils ont de nous, sont également un reflet d’une idéologie marxiste. <strong>Le problème est qu'implicitement au moins nous tombons dans la façon de penser et de faire du marxisme.</strong> Sans maîtrise et conscience de ce que nous faisons avec ces outils numériques, le risque est, à long terme, de se laisser influencer par cette philosophie pourtant contraire à notre pensée. Il est donc capital d’utiliser les technologies avec précaution et juste mesure afin de ne pas tomber dans leurs travers idéologiques.</p> <blockquote> <p>« L’effarant est qu’implicitement au moins, le tour d’esprit, la façon de penser d’un très grand nombre réalise ce que le marxisme se contente d’expliciter et de systématiser » Jean Ousset</p> </blockquote> /article/2022-06-17_R%C3%A9seaux%20sociaux%20et%20marxisme/ Fri, 17 Jun 2022 00:00:00 +0200 Évolution de la machine /article/2022-06-24_%C3%89volution%20de%20la%20machine/ L'évolution des machines, de la Rome antique à nos jours, est une histoire captivante. Des premières grues aux machines à tisser et calculateurs, ces inventions ont transformé notre quotidien. Les cartes perforées et les algorithmes ont joué un rôle crucial dans la création de machines de plus en plus complexes et configurables. Cette analyse vous permettra de mieux comprendre les avancées technologiques qui ont façonné notre monde moderne des ordinateurs. <p>Sur Wikipédia, la machine est définie comme étant un produit fini mécanique capable d'utiliser une source d'énergie pour <strong>effectuer par elle-même, sous la conduite ou non d'un opérateur, une ou plusieurs tâches spécifiques</strong>.</p> <p>Le terme « machine » prend source au temps de la Rome antique où des grues « mecane » étaient utilisées, ce qui donnera plus tard le mot « machina », puis « machine ».</p> <p>Les premières machines ont donc été conçues pour nous aider à <strong>réaliser des tâches humainement lourdes ou complexes</strong>. Cela pouvait être des leviers pour porter de grosses charges, ou des pressoirs pour faire du vin par exemple...</p> <p>Petit à petit, <strong>les machines se sont complexifiées pour faire des tâches de plus en plus précises, mais aussi pour être plus configurables</strong>.</p> <p>C'est typiquement l'évolution qu'a suivie la machine à tisser, pionnière dans ce domaine. Nous sommes passés d'une machine à tisser qui fabriquait un tissu simple, à des machines à tisser qui étaient capable de dessiner un motif, puis dans les années 1750, à des machines à tisser dont on indiquait les motifs à dessiner à l'aide de cartes perforées. Remarquez ici que l'<strong>on introduit une notion de "données" car l'homme enregistre les informations nécessaires pour la reproduction du motif sur un support</strong> : la carte perforée. La machine regardera comment son disposer les trous pour adapter son mouvement par la suite.</p> <p>Mais la machine à tisser bien que configurable ne pouvait que tisser. Une voiture ne pouvait que rouler. Et une calculatrice (1650) ne pouvait faire que des additions et des soustractions.</p> <p>Or l'homme cherchait mieux que ces machines. Il cherchait à créer une machine générale, qui puisse résoudre tous les problèmes. Plus précisément, <strong>le but était d'avoir une machine qui puisse résoudre un problème en lui indiquant la suite d'actions à suivre</strong> (via carte perforée notamment), <strong>c’est-à-dire suivre un algorithme</strong>. Mais aucune machine n’était alors capable de faire fonctionner des algorithmes.</p> <p>Malgré la magnifique évolution des machines à calculer qui, dans les années 1915 (machine alors électromécanique), étaient déjà capables de faire des statistiques sur de grands nombres de données, leurs fonctions restaient définies au moment de la conception de ces machines. <strong>Une fois la machine démarrée, elle suivait immanquablement l'enchaînement électrique et mécanique qui était définis à sa conception.</strong></p> <p>Un seul s'est distingué à cette époque : Charles Babbage (1791-1871). Il travailla une bonne partie de sa vie à concevoir ce qui est aujourd'hui l'<strong>ancêtre de l'ordinateur : une machine mécanique dont les instructions allaient être données au fur et à mesure de leur exécution</strong> sur des cartes perforées. Il avait donc prévu une zone dédiée aux calculs, des lecteurs de cartes perforées pour faire entrer des données et des instructions (qui indiquent ce qu’il faut faire avec les données), et une imprimante pour afficher les résultats. Il ne put malheureusement jamais la terminer de son vivant. Son fils en termina une version partielle dans les années 1920. Et elle fut complètement terminée pour la première fois en 2002...</p> <p>La maîtrise grandissante de l’électricité à cette époque révolutionna la conception des machines en mêlant pièces mécaniques et courant électrique, notamment grâce aux inventions de Nikola Tesla. Rapidement <strong>les mouvements mécaniques des machines à calculer furent remplacés par des courants électriques</strong>. Les travaux sur les ordinateurs prirent aussi cette direction, <strong>jusqu'à devenir ce qu'elles sont aujourd'hui : des machines électroniques</strong>.</p> <p>Ce qu'il faut retenir de ces nouvelles machines et de la révolution qu’elles apportent, c'est que <strong>leurs fonctions ne sont plus uniquement définies par leurs propriétés physiques, mais elles sont définies par deux choses : leur conception physique</strong> (électronique), <strong>et les données</strong> (les 0 et les 1 enregistrés sur des supports physiques : cartes perforées à l’époque, disque dur aujourd’hui).</p> /article/2022-06-24_%C3%89volution%20de%20la%20machine/ Fri, 24 Jun 2022 00:00:00 +0200 Fonctionnement de l’ordinateur /article/2022-06-29_Fonctionnement%20de%20l%E2%80%99ordinateur/ L'ordinateur, machine à calculer par excellence, manipule des suites de 0 et 1 pour exécuter des instructions. Composé d'un processeur pour les calculs, d'une mémoire de masse pour stocker les données et d'un système d'exploitation pour gérer les ressources, il permet une interaction fluide via des périphériques comme le clavier et la souris. Une harmonie parfaite entre matériel et logiciel pour une machine optimale, véritable chef-d'oeuvre des machines que l'homme a construit. <p>Comme évoqué la dernière fois, un ordinateur suit un fonctionnement décrit par ses propriétés physiques et les informations que sont les instructions que doit exécuter le matériel. L'ordinateur est avant tout une <strong>machine à faire des calculs</strong>. Elle passe sa vie à prendre des données qui sont une suite de 0 et 1 (ce sont les données entrantes), et en fonction des opérations qui doivent être appliquées à ces données (les instructions), elle va modifier l'ordre de ces 0 et 1 pour fournir un résultat. D'où le terme "ordinateur", <strong>du latin "ordinator" : mettre en ordre</strong>.</p> <p>Commençons par les <strong>propriétés matérielles de l’ordinateur</strong> :</p> <ul> <li>L’ordinateur est composé d’une <strong>zone de calcul</strong> : c’est le processeur et/ou carte graphique. Cette zone prend des données et y applique des calculs en suivant une liste d’instruction.</li> <li>Il faut aussi une <strong>zone où sont stockées les instructions</strong> (car elles sont des données) : c’est la mémoire de masse (disque dur, ssd). La plupart du temps, nous utilisons le même disque dur pour enregistrer nos données (fichiers/images/vidéos/etc.).</li> <li>Enfin, il faut des <strong>périphériques</strong> afin que l’homme puisse interagir avec le matériel (clavier, souris, écran, clé USB, etc).</li> </ul> <p>Maintenant, <strong>décrivons logiciellement l’ordinateur</strong> : Comment faire marcher un logiciel sur un tel matériel ? Étant donné la diversité du matériel, et la volonté d’offrir un maximum de possibilités à la machine, <strong>il nous faut une sorte de « super-logiciel » spécialisé dans la gestion du matériel : c’est le système d’exploitation</strong>. Le système d’exploitation est le seul logiciel à être capable d’aller lire les données directement sur la mémoire de masse, de les passer au processeur pour qu’il puisse faire des calculs, et de prendre en charge les périphériques pour y produire les résultats. Grâce au système d’exploitation, <strong>les logiciels n’ont pas à gérer directement le matériel, mais ils demandent au système d’exploitation ce dont ils ont besoin</strong>. Dans le cas contraire le problème est très simple : comment faire fonctionner deux logiciels en même temps sans qu’ils ne se marchent sur les pieds ? <strong>Le système d’exploitation gère donc les ressources matérielles dont chaque logiciel a besoin de manière cohérente et harmonieuse.</strong></p> <h2>Schéma explicatif</h2> <p><img alt="schéma simplifié du fonctionnement d'un ordinateur" src="/article/2022-06-29_Fonctionnement%20de%20l%E2%80%99ordinateur//Fonctionnement de l’ordinateur.webp" /></p> <p>Quelques <strong>explications sur le schéma</strong> : *<strong>Mémoire RAM :</strong> il s’agit d’une mémoire qui permet « juste » d’<strong>accélérer considérablement l’ordinateur</strong>. Elle joue le rôle d’intermédiaire entre le processeur et la mémoire de masse où se trouvent les données à calculer. Sans RAM, déplacer la souris d’un bout à l’autre de l’écran prendrait plusieurs minutes.</p> <p><strong>Démarrage de l’ordinateur :</strong> La mémoire de masse est matérielle, elle est donc gérée par le système d’exploitation, qui est lui-même sur cette mémoire. Pour démarrer l’ordinateur, <strong>il est donc nécessaire de passer par des systèmes intermédiaires</strong> capable de lire la mémoire de masse et donc le système d’exploitation, puis de lui passer la main sur le matériel. Ce système intermédiaire va simplement <strong>copier le système d’exploitation depuis la mémoire de masse vers la RAM</strong> avant de l’exécuter en lui laissant le contrôle du matériel. De même, <strong>lorsque vous ouvrez un logiciel, il est d’abord copié en RAM avant de s’afficher et de vous laisser l’utiliser</strong>. Ce n’est que quand vous le fermez que les modifications sont écrites sur le disque dur. <em>C’est pour cette raison qu’il faut enregistrer régulièrement vos documents écrits : si le logiciel (world/libreoffice) plante et qu’il est vidé de la mémoire RAM, vos modifications n’ont pas été écrites sur le disque dur et sont donc perdu.</em></p> /article/2022-06-29_Fonctionnement%20de%20l%E2%80%99ordinateur/ Wed, 29 Jun 2022 00:00:00 +0200 Fonctionnement des réseaux /article/2022-07-22_Fonctionnement%20des%20r%C3%A9seaux/ Découvrez comment un réseau connecte vos équipements pour échanger des informations ! Plongez dans le fonctionnement des terminaux et des équipements réseaux qui rendent possible chaque échange de données. Comprenez le rôle des adresses IP, des navigateurs et des URL dans la communication précise et efficace. <p>Qu'est-ce qu'<strong>un réseau : c'est un ensemble d'équipements reliés entre eux pour échanger des informations.</strong></p> <p>Plus concrètement, <strong>les réseaux sont mis en œuvre par plusieurs types d'équipement</strong> et de moyens de communication. - <strong>Les terminaux (ordinateurs, téléphones, etc)</strong>. Pour communiquer, ces équipements utilisent un périphérique en particulier qui leur permet d'envoyer et de recevoir les données : c'est <strong>la carte réseau</strong>. Quand le clavier permet de recevoir des données grâce à l'interaction de l'homme, la carte réseau permet de recevoir et envoyer des données par ondes ou par câble. Ces données sont donc traitées par le système d'exploitation.</p> <ul> <li><strong>Les équipements réseaux (box, etc)</strong> : ils ne servent qu’à <strong>transmettre les messages d'équipement en équipement jusqu'au destinataire final</strong>. Ces équipements communiquent entre eux via différents supports tels que des fils en cuivre, des fibres optiques, ou des ondes radio (wifi).</li> </ul> <p>Une fois que les équipements sont branchés et peuvent communiquer, nous pouvons parler de réseau. De cette manière, <strong>une box démarrée permet de mettre à disposition un réseau qui lui est propre (« réseau local »)</strong> à l'aide des prises RJ45 et de son réseau wifi. C'est-à-dire que <strong>la box donne aux équipements qui s'y connectent le moyen de communiquer entre eux</strong>. La box ne sert donc qu'à transmettre les informations d'un appareil à d'autres.</p> <p><strong>Pour distinguer chacun des appareils qui sont connectés, la box va attribuer une « adresse ip »</strong> unique à chaque appareil au moment de sa connexion. Cette adresse ip joue un peu le rôle d'adresse postale : elle permet de savoir où contacter un ordinateur en particulier. Cette adresse ip prend la forme d'une série de 4 nombres séparés par des points (bientôt une série de 8 nombres séparés par des ":").</p> <p>Par défaut, quand vous connectez un ordinateur à la box, <strong>aucune communication ne peut être établie si ce n'est l'ordinateur qui la commence. C'est un « client ».</strong> Vous pouvez donc aller sur Internet car c'est vous qui faites la demande d'accès à un site qui vous répondra ensuite, et non le site qui vous envoie les données en premier.</p> <p>Le client demande des ressources à d'autres ordinateurs qu'on appelle « serveur ». <strong>Le serveur offre un service.</strong> Il attend donc qu'un client commence à échanger pour lui donner ce qu'il demande.</p> <p><strong>Prenons un exemple très simple : partager une photo de son téléphone directement vers un ordinateur.</strong></p> <p>Pour cela, nous allons partager la photo avec l'application "Share to Computer" qui permet de donner accès à des fichiers du téléphone sur le réseau local.</p> <p>L'application "<strong>Share to Computer</strong>" va ouvrir une porte de façon à ce que d'autres équipements puissent demander au téléphone les fichiers que vous avez choisis de partager. Cette application <strong>permet à votre téléphone de devenir un serveur</strong>. Le service qui est offert est très simple : envoyer le fichier que vous avez sélectionné quand un client vous le demande.</p> <p><strong>Puisque c’est sur le réseau local, seuls les équipements connectés à la même box pourront y accéder (sauf configuration particulière de votre box).</strong></p> <p>Lorsque la photo est en cours de partage, l'application indique un url. <strong>Cet url contient tout ce qu'il faut pour qu’un client puisse contacter le serveur</strong>, et notamment l'adresse ip (juste après le "://", et avant le ":" sur l'application).</p> <p>Pour qu'un client puisse demander et récupérer ce fichier, <strong>il faut utiliser des logiciels capables d'initier la communication avec le serveur. Le plus souvent nous utilisons un « navigateur »</strong>, les plus connus étant Chrome et Firefox. L'avantage des navigateurs, c'est qu'ils sont intuitifs et faciles d'utilisation.</p> <p>Ici, <strong>vous pouvez donc saisir l'url affichée dans "Share to Computer" dans le navigateur</strong> d'un ordinateur connecté à la même box. De cette manière, une <strong>série de messages sera envoyée à la box qui, grâce à l'adresse ip, saura les transmettre au téléphone</strong>. Dans ces messages sera inscrit l'adresse ip de l'ordinateur. Grâce à cela, <strong>le serveur (ici, le téléphone) saura vous répondre</strong> en vous envoyant le fichier demandé.</p> <p>Si vous avez partagé plusieurs fichiers, le client ne recevra pas tous les fichiers, mais seulement un fichier par défaut créé automatiquement (sans que vous ne le voyiez) par l'application, et qui contient la liste des fichiers que vous avez rendus disponibles. En effet, <strong>vous devez écrire explicitement le nom du fichier voulu dans l'url, sinon le fichier par défaut vous est envoyé</strong>. Pour vous éviter de le faire à la main, nous avons inventé l'hyperlien. Il suffit donc de cliquer sur le lien pour que le navigateur demande le fichier qui lui est associé. Et puisque l'équipement qui offre le service marche comme un ordinateur, si le fichier se trouve dans un dossier, il faudra indiquer tous les noms des dossiers jusqu'au nom du fichier dans l'url si nécessaire.</p> <p>Une fois l'url entré, la communication est établie entre le client et le serveur par l'intermédiaire de la box. Vous verrez s'afficher la photo à l'écran du client.</p> <p>Tout ça pour ça...</p> <h2>Schéma simplifié</h2> <p><img alt="Schéma simplifié du fonctionnement d'un réseau local" src="/article/2022-07-22_Fonctionnement%20des%20r%C3%A9seaux//Fonctionnement des réseaux - schéma.webp" /></p> /article/2022-07-22_Fonctionnement%20des%20r%C3%A9seaux/ Fri, 22 Jul 2022 00:00:00 +0200 Fonctionnement d’internet /article/2022-08-11_Fonctionnement%20d%E2%80%99internet/ Découvrez les coulisses d'Internet et son fonctionnement décentralisé ! Plongez dans l'univers des réseaux publics et privés, des protocoles standardisés et des infrastructures complexes qui rendent possible chaque clic. Comprenez le rôle crucial des adresses IP, des box et des serveurs dans la transmission des données. <p><strong>Internet est un réseau de réseaux, décentralisé (sans entité centrale).</strong> Il est composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, qui peuvent eux-mêmes être regroupés en réseaux autonomes. L'information est transmise grâce à un ensemble standardisé de protocoles de transfert de données, qui permet des applications variées comme le courrier électronique, le "Web", la messagerie instantanée, etc.</p> <p><strong>Internet est donc "juste" la connexion d'un grand nombre de réseau entre eux.</strong></p> <p>Or nous savons maintenant comment fonctionne un réseau autonome tel que celui offert par une box. <strong>La différence entre un service offert sur Internet et celui offert sur le "réseau local", c'est que le serveur</strong> (ordinateur qui offre le service) <strong>est sur le réseau local de quelqu’un d’autre.</strong> Vos demandes sortent donc à l'extérieur du réseau de votre box, en passant par Internet.</p> <p>En fait, si la box ne trouve pas immédiatement le service que vous demandez sur son réseau, elle va simplement <strong>transmettre la demande à une autre box</strong>, qui fera de même. Et ce, ainsi de suite <strong>jusqu'à ce que la demande arrive à la box du destinataire</strong>, qui la transmettra au serveur, qui pourra enfin vous répondre.</p> <p>Mais, c'est très légèrement plus compliqué... <strong>Pour ne pas surcharger les réseaux, de nombreuses optimisations sont nécessaires</strong>. C'est pour cela que vous souscrivez à une offre chez un opérateur. L'<strong>opérateur gère une infrastructure complexe</strong> qui permet de transmettre le plus directement possible vos demandes aux destinataires. Ainsi vos demandes ne passent pas via des box prises au hasard, mais via un chemin très précis qui est défini par votre opérateur. Ce chemin part de la fibre/ADSL/VDSL chez vous, jusqu’à des équipements très performants de votre opérateur.</p> <h2>Schéma simplifié</h2> <p><img alt="Schéma simplifié du fonctionnement d'internet" src="/article/2022-08-11_Fonctionnement%20d%E2%80%99internet//Fonctionnement d’Internet - schéma.webp" /></p> <p>En résumé, <strong>Internet c'est l'enchaînement suivant</strong> : votre ordinateur transmet une demande à la box. Si la box ne connaît pas directement le destinataire, elle transmet la requête à votre opérateur. Votre opérateur la transmet à l'opérateur du destinataire. Son opérateur la transmet à sa box. Sa box la transmet à l'ordinateur qui offre le service. Puis le serveur émet la réponse qui fait tout le chemin inverse.</p> <p>Cependant, pour contacter un service dans l’exemple sur le réseau local, <strong>nous avions indiqué explicitement l'adresse du destinataire en donnant son "adresse ip"</strong>. De même, pour aller sur un service via Internet, nous utilisons sans nous en rendre compte ces adresses ip. <strong>Elles sont cachées derrière les "noms de domaine".</strong> Lorsqu’on va sur "wikipedia.org", en réalité, la box va convertir "wikipedia.org" en la suite de nombres "185.15.58.224" qui correspond à l'adresse ip du destinataire. Pour ce faire, <strong>elle utilise un annuaire DNS</strong> (Service de Nom de Domaine).</p> <p>Nous utilisons les noms de domaine pour 2 raisons. La première, évidente, est qu'il est trop difficile de retenir une suite de 4 nombres pour chaque service. La seconde est que cette adresse ip peut changer plus ou moins régulièrement. Contrairement à "wikipedia.org" qui ne changera pas involontairement.</p> <p>Ainsi <strong>quand nous allons sur Internet, tout se passe de la même manière que sur notre réseau local, à 2 différences près</strong> : - Au lieu de passer par un seul équipement réseau (la box), <strong>nous passons par de nombreux équipements grâce aux opérateurs</strong>. - Au lieu de contacter un service que nous mettons nous-mêmes à disposition, <strong>nous contactons un service que quelqu’un d’autre met à disposition sur son réseau local</strong>.</p> <p><em>Petite précision sur la box : la box contient une suite d’équipements réseau. Elle embarque notamment un routeur, un serveur dhcp, un switch et un pare-feu. Ce dernier empêche le public d’Internet de voir le trafic réseau qui passe chez vous. Les opérateurs se basent sur ces mêmes technologies (routeurs, switches, pare-feu, etc.) mais de manière beaucoup plus robuste et plus configurable. De fait, il est théoriquement possible de faire votre propre box à l'aide de "routeurs", "switches", etc.</em></p> /article/2022-08-11_Fonctionnement%20d%E2%80%99internet/ Thu, 11 Aug 2022 00:00:00 +0200 Qui en veut à nos données /article/2022-08-26_Qui%20en%20veut%20%C3%A0%20nos%20donn%C3%A9es/ Découvrez qui convoite vos données personnelles et pourquoi ! Entre groupes de pirates, entreprises privées et acteurs étatiques, explorez les menaces cachées derrière chaque clic. Apprenez à vous protéger efficacement et comprenez les enjeux cruciaux de la sécurité numérique. <p>Beaucoup de personnes cherchent à protéger leurs données personnelles tout en utilisant aveuglément des outils numériques. Or la question à se poser avant d'utiliser un outil "sécurisé" est : <strong>contre qui et contre quoi je veux me protéger ?</strong> Il existe 3 types d'acteurs dont on pourrait vouloir se protéger : <strong>les groupes de pirates, les entreprises privées ou des acteurs étatiques.</strong> <strong>Or ces trois acteurs ne représentent pas les mêmes formes de menace, et les réponses à apporter pour chacun sont très différentes.</strong></p> <ul> <li><strong>Les groupes de pirates</strong></li> </ul> <p>Souvent les groupes de pirates sont juste des groupes de personnes malveillantes ayant pour but de revendre vos données personnelles, vous soutirer de l'argent, <strong>chercher des contreparties</strong> ou <strong>se venger</strong>. Mais les intentions sont rarement plus profondes que cela. De fait les risques encourus par un piratage nous obligent à nous protéger de ces groupes. Nos moyens vis-à-vis d'eux vont être d'<strong>utiliser les outils numériques avec prudence et maîtrise</strong>. Et si nécessaire, d'utiliser des logiciels supplémentaires pour empêcher des intrusions malveillantes sur nos appareils.</p> <ul> <li><strong>Les entreprises privées</strong></li> </ul> <p><strong>Les entreprises ont des intérêts économiques.</strong> Pour ce faire, <strong>elles vendent des services basés sur vos données personnelles</strong>. Nous pensons bien souvent aux <strong>publicités ciblées</strong> : puisque ces entreprises vous connaissent infiniment bien, elles peuvent cibler les publicités avec précision et efficacité. De fait, <strong>le service réel qui est fourni sur ces données n'est pas la pub, mais bien le pouvoir</strong>. Car en contrôlant ce que vous voyez sur leurs plateformes, <strong>elles peuvent modifier votre manière de penser</strong> (cf "<em>Derrière nos écrans de fumée</em>"). Elles sont donc amenés à vendre des services à des états pour influencer des populations entières. De tels services ne peuvent exister qu’en accumulant un très grand nombre de données sur chaque personne. Il faut bien évidemment connaître les goûts, les préférences. Mais <strong>ce qu'ils cherchent surtout, c'est connaître vos émotions du moment</strong>, comprendre comment vous allez recevoir les informations qu'ils vont vous montrer. Se protéger de ce type de service va être beaucoup plus compliqué. <strong>Le plus simple est de ne pas les utiliser</strong>, car l'espionnage se fait dans l'usage même de leurs outils. Cependant, il existe aussi de nombreux outils pour limiter les dégâts quand nous les utilisons, par exemple en empêchant les données de remonter jusqu'à leurs serveurs, ou en brouillant leurs origines.</p> <ul> <li><strong>Les acteurs étatiques</strong></li> </ul> <p>Il faut être juste vis-à-vis de l'usage des données par l'État. En effet, <strong>il peut être légitime pour un État d'analyser ou de contrôler les données de la population</strong> dans le contexte des nouveaux conflits tels que le terrorisme et les guerres économiques. Cependant, <strong>il faut que les analyses soient strictement encadrées pour protéger la population et non la contrôler</strong>. Le glissement entre protéger et contrôler est rapide, et la frontière entre les deux est floue. Il faut donc être très prudent. Je pense qu'il y a deux éléments qui montrent quand ce glissement s'opère. Le premier peut s'observer lorsque <strong>toute la population devient présumée coupable</strong>. Par exemple, toute la population est amenée à subir les mêmes traitements de données, sans distinction de niveau de menace. Le second élément serait <strong>le conditionnement de nos vies à nos données</strong>. Par exemple, en nous bloquant automatiquement l'accès à des services ou biens sans passer par un jugement. <strong>L'État peut accéder à toutes vos données</strong>, en les demandant à des entreprises privées d’une part, ou en observant les données qui transitent sur les infrastructures du pays d’autre part. <strong>Se protéger de ce type de menace est beaucoup plus compliqué.</strong> Cela nécessitera de <strong>se protéger des 2 acteurs précédents</strong>, mais aussi d'<strong>utiliser des moyens d'anonymisation</strong>. Car les capacités d'un État à pouvoir connaître les données sont puissantes et très précises.</p> /article/2022-08-26_Qui%20en%20veut%20%C3%A0%20nos%20donn%C3%A9es/ Fri, 26 Aug 2022 00:00:00 +0200 Rachat de Twitter par Elon Musk /article/2022-10-29_Rachat%20de%20Twitter%20par%20Elon%20Musk/ Découvrez les véritables enjeux derrière le rachat de Twitter par Elon Musk ! Au-delà des débats publics et des cris de victoire, plongez dans une analyse approfondie des motivations du milliardaire. Entre liberté d'expression et ambitions transhumanistes, comprenez pourquoi ce rachat pourrait transformer notre quotidien. <p>Cela fait 7 mois qu'Elon Musk fait tous les coups d'éclat possibles sur le rachat de Twitter.</p> <p>Dans le débat public : deux sons de cloches par rapport à ce rachat, personne n'apporte d'argument constructif pour savoir si c'est une bonne chose ou non. Des personnes souvent à gauche qui crient au scandale, et d'autres souvent à droite qui scandent "l'oiseau est libéré" après des années de censure et de bannissement.</p> <p>Mais en réalité, <strong>est-il raisonnable de penser qu'Elon Musk n'a fait ça que pour le plaisir de la liberté ?</strong></p> <p>Il n'a échappé à personne qu'Elon Musk est fondateur ou propriétaire des entreprises suivantes : SpaceX, Tesla, Paypal, OpenAI, Neuralink... Ainsi, le milliardaire détient l'espace, les déplacements, la gestion de monnaie, mais aussi les intelligences artificielles, et les plus grandes avancées en matière de technologie transhumaniste.</p> <p><strong>Est-il donc toujours raisonnable de penser qu'Elon Musk a racheté Twitter dans le seul but de "libérer l'oiseau" ?</strong></p> <p>Chez nous, catholiques, la grande majorité ont crié victoire. Mais le problème est toujours le même : nous nous obstinons, sans comprendre les enjeux éthiques, à rester sur les mêmes plateformes numériques (Youtube, Facebook, Twitter) plutôt que de chercher une solution à long terme qui respecte l'être humain. Nous avons eu de nombreuses occasions d’aller vers ces autres plateformes, mais nous qui avons choisi de ne pas le faire, par simplicité, par manque de volonté.</p> <p>Nous avons donc cherché à rester sur Twitter, et aujourd'hui nous crions victoire, alors que nous oublions le principal : <strong>Elon Musk est l'un des plus grands transhumanistes</strong> de cette Terre. "<em>La mort de la mort, l'augmentation des capacités humaines, la création de la vie en éprouvette et l'utérus artificiel, la fabrication d'IA et la colonisation du cosmos sont les objectifs de ce mouvement qui promeut l'homme 2.0</em>".</p> <p>Ses projets sont d'envoyer en masse coloniser Mars avec SpaceX, de <strong>modifier l'homme pour créer des cyborgs</strong> grâce aux technologies développées par <em>Neuralink</em> d'ici cinq ans !</p> <p><strong>Que manquait-il à Musk ? Twitter !</strong> C'est-à-dire le contrôle de ce que voient les gens, les interactions entre les utilisateurs, le libertarisme absolu (chacun est ce qu'il veut devenir).</p> <p>Nous savons déjà que le projet d'Elon Musk avec Twitter est de créer une « application universelle ». C'est-à-dire, une application qui répond à tout et qui nous assiste dans tout. Finalement, c'est à la hauteur de tous les projets qu'il a eus jusqu'ici : cette application sera la grande porte d'entrée du transhumanisme dans notre quotidien.</p> <p><strong>Cessons donc de crier à la liberté !</strong> Car nous n'avons pas la même définition de liberté. Sachons tirer humblement les leçons, et cherchons à comprendre les technologies que nous utilisons pour en avoir un usage qui respecte la dignité de l’homme !</p> <blockquote> <p>Le rachat de Twitter par Elon Musk est une victoire des transhumanistes. Twitter + neuralink + NFT + Metaverse + OpenAI C’EST UNE BOMBE TRANSHUMANISTE</p> </blockquote> <p><a href="https://nitter.net/dr_l_alexandre/status/1586290205018836992">Docteur Laurent Alexandre</a></p> /article/2022-10-29_Rachat%20de%20Twitter%20par%20Elon%20Musk/ Sat, 29 Oct 2022 00:00:00 +0200 ChatGPT /article/2023-01-20_ChatGPT/ L'arrivée de ChatGPT, une IA capable de générer du texte automatiquement, soulève des questions éthiques sur la distinction entre contenu humain et généré. Basé sur GPT-3.5, ChatGPT simplifie l'accès à l'IA via une interface conversationnelle, transformant notre rapport aux technologies. Cependant, la délégation excessive de tâches aux machines risque de diminuer l'interaction humaine et de compromettre notre humanité. Il est crucial de comprendre les limites de l'IA et d'utiliser la technologie avec maturité pour préserver notre nature humaine. <p><em>L'arrivée de ChatGPT, un programme informatique capable de générer des textes automatiquement, soulève des questionnements éthiques. En effet, en imitant de manière réaliste l'intelligence humaine, il peut rendre difficile la distinction entre ce qui est généré automatiquement et ce qui est écrit par un humain. Cela peut avoir un impact sur les relations humaines et remet en question la nature même de la communication et de l'expression. Il est donc important de réfléchir aux conséquences éthiques de son utilisation.</em></p> <p>Telle est l'introduction rédigée par ChatGPT après quelques questions sur le danger qu'elle représente... À deux doigts de lui dire merci comme à un ami, qui aurait cru il y a un an que les intelligences artificielles ont atteint ce niveau ? Mieux encore, qu'il suffirait de moins d'un mois pour qu'avec enthousiasme, elle soit massivement utilisée ? En revanche, il eut été facile de prédire qu'avec un tel outil la paresse des humains pourrait enfin prendre toute la place qu'on lui laisse.</p> <p><strong>ChatGPT a été rendu public fin novembre 2022, et n'a en réalité rien de révolutionnaire.</strong> En effet, <strong>il est basée sur GPT-3</strong>, qui est un modèle de traitement naturel de langage (IA spécialisée dans le traitement de texte) sorti en 2020. Pour information, GPT-3 était déjà capable de rechercher de l'information, traduire, résumer, reformuler, rédiger des textes et même faire un peu de programmation. Les capacités de ChatGPT sont à quelques différences près, équivalentes à GPT-3. <strong>La principale différence est dans la manière d'utiliser l'IA.</strong> ChatGPT a été optimisé pour fonctionner sous la forme de conversation, et son interface (graphique) permet à tout le monde de l'utiliser facilement, contrairement à GPT-3 qui nécessitait quelques lignes de code.</p> <p>Bien que la principale différence réside dans l'interface, <strong>cette simple amélioration est en train d'opérer des changements majeurs dans notre rapport aux technologies, et dans le rapport qu'ont les humains au réel</strong>. Quelques semaines après la mise à disposition de cet outil, les étudiants, les professionnels et les particuliers se sont mis à l'utiliser. Au début c'était pour s'amuser, pour voir si ça marche vraiment. En réalité, c'est un outil bien différent des autres.</p> <p>Avant, pour trouver une information, il fallait chercher. Avec cet outil, il n'y a plus à chercher, on trouve immédiatement. Avant, pour écrire un texte, pour mettre sa pensée sur une feuille, <strong>il fallait réfléchir, chercher et trouver les mots. Maintenant, on écrit vaguement ce qu'il faut faire</strong>, puis on dit ce qu'il faut corriger, sans même plus chercher à le faire nous-même.</p> <p>Si nous continuons à terme dans <strong>cette folie qu'est la délégation de nos intelligences et volontés aux machines</strong>, le monde interagira de moins en moins par des humains, mais par des machines. Imaginez un monde où si vous devez recruter quelqu'un, ni son CV ni sa lettre demotivation n'ont été rédigés par cette personne, que les devoirs de vos élèves ne sont pas non plus le fruit de leur apprentissage et réflexion, que le logiciel que vous exécutez n'est pas le travail d'un développeur, ou encore que les articles de presse que vous lisez n'ont rien d'une réflexion venant d'un être humain. C'est pourtant ce qui est en train d'arriver si personne ne se donne de limite dans l'usage des technologies.</p> <p><strong>On croit que ce ne sont que des machines.</strong> De fait, avons-nous bien conscience de ce qui est à l'origine de ces intelligences artificielles, et comment elles fonctionnent ? Qui est vraiment conscient en l'utilisant que ce ne sont que des probabilités mathématiques savamment utilisées qui sont à l'origine des résultats ? Et quand bien même la réponse de <strong>cette IA donne l'impression d'être le fruit d'une réflexion humaine, en réalité, jamais aucune conscience n'aura été derrière ce résultat.</strong></p> <p><strong>Or, c'est bien ce qui distingue l'homme de la machine</strong> (et des animaux), et qui lui donne une place prépondérante dans la création. <strong>Ce qui est propre à l'homme, c'est son intelligence et sa volonté.</strong> Si nous les laissons entre les mains d'une machine par simple paresse, <strong>c'est bien notre nature même que nous arrêtons d'accomplir, c'est notre humanité que nous perdons</strong>. Ne nous laissons pas perdre dans l'excitation d'une nouvelle technologie et <strong>sachons avec la plus grande force respecter notre nature en l’accomplissant vers sa fin</strong>. La technologie demande une vraie maturité pour l’utiliser sainement.</p> /article/2023-01-20_ChatGPT/ Fri, 20 Jan 2023 00:00:00 +0100 Adoption des technologies /article/2023-07-10_Adoption%20des%20technologies/ Découvrez pourquoi les technologies comme ChatGPT et Threads sont adoptées à une vitesse record ! Entre l'ascension exponentielle des innovations, les avantages techniques des grandes entreprises et l'imprudence des utilisateurs, cette analyse met en lumière plusieurs aspects révélateurs. <p>Il a fallu 10 mois à Facebook pour atteindre 1 million d'utilisateurs ;</p> <p>Il a fallu 5 jours pour ChatGPT... Et 2 mois pour qu’il atteigne 100 millions d'utilisateurs.</p> <p>Threads a mis 5 jours pour atteindre les 100 millions d'utilisateurs...</p> <p>Cette accélération de l’adoption des technologies s'explique par la convergence de plusieurs phénomènes.</p> <p>Tout d'abord, <strong>l'ascension exponentielle des technologies</strong>. Les technologies adoptées précédemment aident à l'adoption des technologies suivantes. Par exemple, pour prendre connaissance de l'existence des réseaux sociaux et de leurs fonctionnalités, il fallut passer par des voies plus lentes telles que les journaux ou le bouche-à-oreille. Dans le cas présent, ChatGPT peut profiter des réseaux sociaux existants pour se faire connaître d’un très grand nombre de personnes en quelques jours seulement. Ainsi, la masse prenant connaissance de son existence par l’intermédiaire des réseaux sociaux est finalement amenée à l'essayer.</p> <p><strong>Il s'agit donc d'un phénomène d'accélération relativement naturel.</strong></p> <p>Le second phénomène, purement technique, est <strong>le fait que les nouvelles technologies soient développées par des entreprises auxquelles un grand nombre d'utilisateurs ont déjà souscrit</strong>. Cela n'est pas le cas de <em>ChatGPT</em> où seuls les passionnés d'IA avaient déjà un compte chez <em>OpenAI</em>. Mais dans le cas de Threads, développé par <em>Facebook</em>, il est possible d’utiliser le même compte qu'<em>Instagram</em> (développé par la même entreprise). De cette manière, l'adoption du nouveau réseau social est simplifiée par un avantage uniquement technique. Lorsque l'utilisateur arrive sur son nouveau compte, il a l'impression d'y avoir toujours été en retrouvant notamment le même nom d'utilisateur, ainsi que les comptes qu'il suivait sur l'autre réseau social.</p> <p><strong>Il s'agit ici d'un phénomène artificiel et commercial qui pousse l'utilisateur à adopter une nouvelle plateforme par pure simplicité.</strong></p> <p><strong>Le dernier phénomène lève de son côté un problème beaucoup plus profond : celui de l'imprudence.</strong></p> <p>C'est cette attitude de plus en plus systématique qui consiste pour l'utilisateur à <strong>adopter une technologie sans se poser la question ni de son utilité, ni de sa nécessité, ni de ses travers</strong>. Les personnes n'adoptent plus tant les technologies pour les services qu'elles rendront que pour le changement qu'elles impliquent, la nouveauté à découvrir. Cette nouveauté à découvrir est dans un premier temps dans l'application en elle-même et dans un second temps dans le contenu massif créé que l'utilisateur découvrira à chaque ouverture de l'application.</p> <p><strong>Cette prudence qui devrait nous amener à mesurer l'utilité des nouvelles technologies ainsi que leurs impacts disparaît au profit d'un usage plus impulsif.</strong> Ceci est d'autant plus vrai qu'il s'agit ici du service « <em>Threads</em> » qui consiste, comme Twitter, à envoyer des messages limités à 280 caractères. Ce service ne permet donc pas d'exprimer une idée de manière complète, la pensée devant être résumée en seulement 280 petits caractères. Ce n'est pas pour rien que l'entreprise s'appelle Twitter : <em>gazouillis</em>. Les utilisateurs ne sont plus là pour s'instruire, mais pour réagir, pour <em>piailler</em>... Difficile de justifier l’utilité de ces applications au regard des dangers qu’elles apportent.</p> <p><strong>L'adoption massive et très rapide de ChatGPT, et aujourd'hui de Threads, est révélateur d'une société qui tend à ne plus construire de réflexion, à ne plus prendre le temps de l'expression, et sombre dans l'instantanéité et le changement perpétuel.</strong></p> /article/2023-07-10_Adoption%20des%20technologies/ Mon, 10 Jul 2023 00:00:00 +0200 Moralité de la puce sous cutanée /article/2023-09-06_Moralit%C3%A9%20de%20la%20puce%20sous%20cutan%C3%A9e/ Explorez les défis éthiques et technologiques posés par la puce RFID sous-cutanée ! Entre menaces pour les libertés individuelles et fusion de l'humain avec la machine, découvrez une analyse détaillée des conséquences de cette technologie. <p><strong>Un article de France TV Info relance le débat sur la puce RFID implantée dans la main. Elle pose évidemment de nombreuses questions éthiques.</strong></p> <p>Plusieurs associations de défense des droits de l'homme et la CNIL la considèrent comme une <strong>atteinte aux libertés individuelles</strong>, à la vie privée et à la protection des données.</p> <p>En cette même période, l’Europe est en train de <strong>déployer l’<em>identité numérique</em></strong>. Alors même qu'elle était en phase de test, elle a été rendue obligatoire pour utiliser le compte CPF, contre toutes les promesses faites plus tôt. La France travaille également à <strong>fusionner la carte d'identité et la carte vitale</strong>. En même temps, l'<strong>euro-numérique Cash+</strong>, encore en phase d'étude par l’Europe, tend à proposer un nouveau moyen d'échange de monnaie pour <strong>remplacer l'argent liquide</strong>.</p> <p>L'article de <em>France Info</em> propose de fusionner la carte bancaire et le corps biologique avec une puce implantée. Ne serait-il pas logique aussi d’y ajouter la carte d’identité et la carte vitale ? Probablement. Même si ce n'est pas encore explicitement dans le débat.</p> <p><strong>Le problème de cette technologie est double</strong> : d'une part <strong>technique</strong>, parce qu'il pose question quant à sa mise en œuvre. D'autre part <strong>idéologique</strong>, sur les raisons qui motivent de telles implantations.</p> <ul> <li><strong>Le problème technique :</strong></li> </ul> <p>Comme le souligne brièvement un article de <em>01Net</em>, <strong>l'implant pose deux problèmes : la sécurité et la vie privée</strong>. Pour le premier, c'est en réalité une question qui se pose sur toutes technologies, implantée ou non. Des solutions seront sûrement trouvées dans le temps.</p> <p>Le second problème est quant à lui plus complexe. Car c'est la conception même de la technologie qui est remis en cause. Par nature, une puce RFID ne peut pas émettre de signaux à plus d’un ou deux mètres. Ainsi, en pleine forêt, l’homme serait protégé de tout suivi géographique (hormis avec un smartphone non protégé). Il n’en reste pas moins qu’avec une dizaine d’identifications par jour (par exemple dans les bus, commerces, usage de la puce, etc.), le suivi reste extrêmement précis. <strong>Nous pouvons raisonnablement estimer ce suivi à un « pointage » par heure. Ce qui est suffisant pour comprendre le comportement des personnes.</strong></p> <p>En résumé, si la puce sert de carte d’identité, de carte bancaire et de carte vitale, elle permettra en même temps de suivre précisément tous les <strong>achats</strong>, les <strong>déplacements et actions</strong> de la personne, et d’y <strong>corréler son dossier médical</strong>. Ainsi, <strong>la vie privée n’est plus protégée</strong> que par la confiance totale que nous devrons donner aux différentes institutions. Car, si ces questions se posent déjà avec le smartphone, il y avait encore la possibilité de configurer celui-ci comme nous le souhaitions. Il existait toujours la possibilité de se détacher physiquement de son smartphone, de le prêter, de se différencier de lui. <strong>La puce sous-cutanée ne permettra pas de se détacher de ces suivis.</strong></p> <ul> <li><strong>Le problème idéologique :</strong></li> </ul> <p>La vie privée est un problème de fond que soulève la mise en place technique de la puce sous-cutanée. Par ailleurs, <strong>il y a un problème idéologique, qui révèle les fondements désastreux de nos sociétés</strong>.</p> <p>Car <strong>la puce sous-cutanée, c’est également le début de la fusion de l’homme et de la machine</strong>. Le but n’est pas d’utiliser une technologie pour guérir une maladie, mais bien d’augmenter les capacités humaines. Ce n’est pas seulement un « artifice » dont on peut se servir et se séparer comme on le souhaite. Korben, un blogueur dans le domaine de l’informatique, écrivait déjà en 2006 « <em>Ce n’est pas la machine qui s’adapte à l’homme mais l’homme qui s’adapte à la machine en acceptant une puce électronique en lui.</em> »</p> <p>De fait, <strong>la puce sous cutanée est une nouvelle fonction intégrée au corps humain</strong>, intégré aux individus, leur <strong>permettant de payer</strong>.</p> <p>C’est aussi un moyen de prouver à des entités privées ou publiques que l’utilisateur est bien lui-même : de s’authentifier. Ce qui ne se comprend qu’à la lumière de la numérisation de tous les services administratifs. Ainsi, la puce sous cutanée <strong>connecte d’une certaine manière l’individu physique à la machine</strong>. Une personne évoluera tant sur Internet, identifié par sa puce, que dans le réel, avec cette même technologie.</p> <p><strong>En somme, il y a dans l’idée même de puce sous cutanée une logique transhumaniste à l’œuvre. Pour cette raison, son usage n’est moralement pas recevable par l’Église catholique.</strong></p> <hr /> <p><strong>Sources :</strong></p> <p><a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/aujourd-hui-c-est-demain/puce-sous-cutanee-nos-cles-ou-notre-carte-bancaire-toujours-a-portee-de-main-avec-un-implant-electronique-dans-la-paume_6030185.html">https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/aujourd-hui-c-est-demain/puce-sous-cutanee-nos-cles-ou-notre-carte-bancaire-toujours-a-portee-de-main-avec-un-implant-electronique-dans-la-paume_6030185.html</a></p> <p><a href="https://france-identite.gouv.fr/">https://france-identite.gouv.fr/</a></p> <p><a href="https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/01/fusion-carte-vitale-carte-d-identite-l-assurance-maladie-emet-de-tres-fortes-reserves_6175763_823448.html">https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/01/fusion-carte-vitale-carte-d-identite-l-assurance-maladie-emet-de-tres-fortes-reserves_6175763_823448.html</a></p> <p><a href="https://www.ecb.europa.eu/paym/digital_euro/html/index.fr.html">https://www.ecb.europa.eu/paym/digital_euro/html/index.fr.html</a></p> <p><a href="https://www.01net.com/actualites/5-infos-sur-cash-le-remplacant-de-leuro.html">https://www.01net.com/actualites/5-infos-sur-cash-le-remplacant-de-leuro.html</a></p> <p><a href="https://www.01net.com/actualites/bientot-tous-equipes-de-puces-sous-la-peau-pour-payer-ouvrir-sa-voiture-etc.html">https://www.01net.com/actualites/bientot-tous-equipes-de-puces-sous-la-peau-pour-payer-ouvrir-sa-voiture-etc.html</a></p> <p><a href="https://korben.info/comment-detruire-une-puce-rfid.html">https://korben.info/comment-detruire-une-puce-rfid.html</a></p> /article/2023-09-06_Moralit%C3%A9%20de%20la%20puce%20sous%20cutan%C3%A9e/ Wed, 06 Sep 2023 00:00:00 +0200 Place de la vérité dans les IA /article/2023-11-21_Place%20de%20la%20v%C3%A9rit%C3%A9%20dans%20les%20IA/ L'IA automatise de plus en plus de processus, comme le recrutement, substituant la volonté de l'homme dans son rapport aux choses et aux autres par la machine. Cette délégation aux machines mène à un rejet implicite de la vérité, déjà en cours dans nos sociétés modernes. Il est crucial d'établir des limites à l'usage de l'IA pour préserver la vérité et l'authenticité humaine. <p><em>La vérité, nous dit Saint Thomas d’Aquin, est l’adéquation de l’intelligence à la réalité.</em> En d’autres termes, la vérité est la capacité de nos esprits à connaître les réalités qui nous entourent et qui ne dépendent pas de nous.</p> <p>En conséquence, « <em>être vrai</em> » consiste à exprimer ce qu’il y a réellement dans notre pensée.</p> <p>Or, dans un monde où l’IA s’interpose dans les échanges, peut-on toujours dire que la vérité a sa place dans notre société ?</p> <p><strong>Ce qui était craint est aujourd’hui réalité : des processus de recrutements sont entièrement automatisés, faisant fi de la vérité des personnes dans leurs échanges.</strong></p> <p>Comme le fait remarquer un article de <em>Clubic.com</em>, de nombreuses personnes ont à présent recours à l’IA pour rédiger leurs CV et lettres de motivations. Pour cela, il existe des plateformes sur lesquelles il suffit de renseigner quelques informations personnelles, et des algorithmes se chargent de postuler aux offres d’emploi.</p> <p>De leur côté, les recruteurs automatisent la sélection des candidats à l’aide de l’IA... En effet, pour traiter un très grand nombre de profils, les recruteurs se tournent vers des outils de traitement automatique pour dénicher le « candidat idéal ».</p> <p><strong>« IA contre IA. Les demandeurs postulent avec des IA, et les recruteurs recrutent avec des IA ». La situation semble absurde. Elle n’en est pas moins préoccupante.</strong></p> <p>La question de fond est : <em>quelle place laissons-nous à la vérité dans nos vies ?</em></p> <p><strong>Si l’homme ne porte plus son intelligence dans la connaissance des choses ni dans les actions qu’il mène, il se détache de la vérité.</strong> Or, un monde qui se détache de la Vérité court à sa perte, comme l’a largement prouvé Jean Daujat.</p> <p>C’est précisément une nouvelle étape vers le rejet de la vérité qui se réalise implicitement avec l’adoption de l’IA dans nos sociétés : un rejet de l’acceptation de la réalité par la délégation des tâches à des machines. Cela ne veut pas dire qu’il y a mensonge « volontaire », mais qu’<strong>il y a manque de vérité</strong>. Ici, <strong>le cas des interactions entre IA excluant de fait les principaux intéressés que sont les êtres humains, n’est pas ordonné, et ne porte pas les hommes à une connaissance et un accomplissement de la vérité</strong>.</p> <p>Or, il faut être réaliste : l’IA n’est qu’à ses débuts, et cette situation tend à se généraliser. L’écriture de la musique pourrait ne plus demander de compositeurs. La création d’une « relation amoureuse » tend à être automatisée en fonction de la correspondance des profils... Quelle place réservons-nous à la vérité aujourd’hui ? Aucune. Car cela fait déjà trop longtemps que ce principe a été rejeté par nos sociétés modernes. Il ne s’agit certainement pas d’une nouvelle situation. L’adoption de l’IA aux dépens de la vérité est plutôt une étape naturelle qui repose sur les fondements modernes de notre système de pensée.</p> <p>Dès lors, il n’est plus étonnant que les médias sociaux automatisent l’influence non pour promouvoir la vérité – la recherche de la vérité ne peut pas être automatisée – mais pour manipuler en fonction des besoins économiques ou politiques. <strong>Le prérequis à l’automatisation de la lutte d’influence sur les réseaux pose nécessairement une condition à son application : « La vérité ne nous intéresse pas ».</strong></p> <p><em>L’humanité n’était certainement pas prête à accueillir vertueusement l’IA. À nous de développer activement les justes limites qui lui revienne et montrer l’exemple dans l’usage que nous en ferons !</em></p> /article/2023-11-21_Place%20de%20la%20v%C3%A9rit%C3%A9%20dans%20les%20IA/ Tue, 21 Nov 2023 00:00:00 +0100 Fakenews, réseaux sociaux, vérité, quel est le problème ? /article/2024-03-04_Fakenews,%20r%C3%A9seaux%20sociaux,%20v%C3%A9rit%C3%A9,%20quel%20est%20le%20probl%C3%A8me/ La manipulation de l'information via les réseaux sociaux et les ingérences étrangères pose un défi majeur à la vérité. La Viginum, service français de vigilance contre ces menaces, est souvent critiquée pour ses actions de <em>censure</em>. La distinction entre influence et manipulation est alors cruciale. Les réseaux sociaux, en ciblant précisément les utilisateurs, favorisent la manipulation. Pour contrer cela, il est essentiel de promouvoir des sources d'information qualitative. La vérité objective doit être recherchée et défendue, en évitant les pièges de la post-vérité et en encourageant la réflexion critique. <p>Récemment, une <a href="https://www.tocsin-media.fr/stop-censure-transcript/">pétition</a> a été publiée pour dénoncer l'existence de la Viginum. La "<em>VIGINUM est le service technique et opérationnel de l'État chargé de la vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères.</em>"¹</p> <p>Le journaliste dénonce notamment des projets de lois qui visent à « <span style="font-weight: normal;">mettre au pas les réseaux sociaux </span>contre les soi-disantes "fake news" ». Selon lui, le pire est la fermeture d’une vingtaine de comptes Telegram russes.</p> <p>Doit-on mettre sur le même plan la censure d’un média tel que CNews et la censure des réseaux sociaux ? Autrement dit, doit-on donner autant la parole à des instances journalistiques qu’à des utilisateurs de réseaux sociaux ? Enfin, <strong>est-il légitime de se protéger contre les ingérences étrangères ?</strong></p> <p>La problématique soulevée est complexe. Il est important de se poser, de prendre du recul et d’élever le débat pour bien définir ce que nous voulons défendre, les principes auxquels nous voulons rester attaché, sans se prendre dans les filets des menaces réelles qui pèsent sur le pouvoir médiatique contemporain.</p> <p><br> <br> Il y a en effet, aujourd'hui, une véritable guerre de l'information qui se mène au niveau mondial, impliquant toutes les grandes puissances ayant des capacités numériques importantes. "<em>La guerre de l’information au sein du cyberespace fait dorénavant partie intégrante de toute stratégie militaire. La lutte informatique d’influence (L2I) désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, appuyer la StratCom, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations.</em>"²</p> <p><strong>La guerre d'influence est donc une guerre militaire qui s'opère sur Internet. Le concept est simple : se battre pour proposer de l'information à certaines populations pour être à la fois plus visible et plus impactant. En d’autres termes, maximiser l’impact de l’information véhiculée afin que l’adhésion du lecteur à l’idée présentée soit maximisée.</strong></p> <p><br> <br> Pour être efficace, les services militaires (ou apparentés) peuvent compter sur les <strong>algorithmes de recommandation</strong> des GAFAM, et autres réseaux sociaux intrusifs. Ces réseaux sociaux espionnent depuis des années leurs utilisateurs, ce qui leur permet de construire des modèles précis des personnalités de chaque utilisateur. De ce fait, le ciblage de l'information peut être extrêmement précis et efficace.</p> <p>Mais la lutte d'influence ne s'arrête pas là. Elle va aujourd'hui beaucoup plus loin en développant des <em>frappes chirurgicales</em>. Le but est de cibler à un très petit nombre de personnes des informations créées spécifiquement pour ce petit groupe, de telle sorte que son impact soit maximal. Pour cela, les « fabricants de contenu » peuvent s'appuyer sur l'IA, et automatiser les tâches de génération de contenu et d’envoi (et donc ciblage) des messages. <strong>Le but : manipuler les personnes pour leur faire changer d'avis, le plus rapidement et efficacement possible.</strong></p> <p><br> <br> <strong>Y a-t-il un problème lié aux ingérences étrangères ?</strong> <strong>Oui.</strong> Car ils cherchent à nous manipuler. Il semble très juste de combattre ces mouvements informationnels.</p> <p><br> <br> Mais en réalité, le problème est double. <strong>Il y a un problème soulevé par les manipulations étrangères, mais aussi le problème soulevé par le fonctionnement même des réseaux sociaux.</strong></p> <p>Si la manipulation marche aussi bien, c'est bien parce que les populations utilisent ces outils intrusifs comme moyen de s'informer. Or, un outil qui cible les informations et qui est capable de manipuler est-il un bon outil pour s'informer ? Bien sûr que non.</p> <p><br> <br> Ainsi, la situation a beaucoup changé entre la propagande des années 1930 et celle d'aujourd'hui. Avant, la propagande n'était pas ciblée, elle n'était pas instantanée, elle ne se propageait pas par les réactions des utilisateurs. Et surtout, la propagande ne ciblait pas des individus et ne manipulait pas. Elle influençait, tout au plus.</p> <p>La <strong>différence entre la manipulation et l'influence</strong> est complexe. D'un côté, il semble que l'influence consiste à proclamer un discours dans le but de convaincre la personne. Tandis que la manipulation consiste à proclamer un discours de façon à l'imposer insidieusement à l'auditeur. Ainsi, dans le premier cas, c'est la personne qui choisit d'adhérer à l'idée exposée, d'abord par un travail de l'intelligence, puis de la volonté (adhésion à l'idée). Tandis que dans la manipulation, la personne choisit de suivre un mouvement parce que quelqu'un d'autre a su jouer sur des leviers psychologiques et cognitifs pour lui imposer ce changement. Ainsi, le discours ne cherche pas à s'adresser à l'intelligence, mais à la volonté.</p> <p><strong>En d'autres termes, l'influence est le résultat d'un discours dont l'intention est d'éclairer l'intelligence, et la manipulation est le résultat d'un discours dont l'intention est de modifier la volonté.</strong></p> <p><br> <br> Ainsi, l'influence est quelque chose de naturel. Nous sommes influencés par tout, de l'environnement où nous vivons aux discussions que nous avons avec la famille et les amis. Mais la manipulation est quelque chose de contre nature.</p> <p>De ce fait, les réseaux sociaux qui reposent sur une forme de manipulation de masse sont mauvais. Nous ne devons pas utiliser ces outils comme moyens de suivre l'actualité.</p> <p><strong>Si nous voulons trouver un moyen simple de suivre l'actualité, il existe des moyens adaptés à cette fin : les flux RSS.</strong> Les agrégateurs de flux RSS (comme FlymDesSync, <a href="https://vienumeriqueprivee.fr/suivre-lactualite-sans-compromettre-sa-vie-privee-grace-aux-flux-rss/">Feeder</a>, NewsFlash) vous permettent de suivre n'importe quel blog compatible (la quasi-totalité). Il n'y a aucun pistage, ni aucun ciblage. Et l'information qu'on y trouve est bien plus souvent développée, argumentée, constructive. De nombreux experts ont leur propre blog et publient leurs réflexions liées à leur domaine de compétence. Ce que ne fait absolument pas – ni ne permet – <em>eXitter³</em>.</p> <p><br> <br> <strong>Mais le problème de fond que soulève l’action de la Viginum, ce ne sont pas les réseaux sociaux ni la manipulation étrangère</strong><span style="font-weight: normal;"> – ce sont d’autres problèmes</span><strong>… Le problème, c'est la vérité !</strong></p> <p>Dans les circonstances actuelles, nous ne devrions <strong>jamais</strong> parler des questions de manipulation et de censure sans évoquer la question de la vérité.</p> <p>Vouloir s'opposer à la Viginum parce qu'elle veut défendre la France contre les manipulations étrangères est une mauvaise posture, car cette action est légitime. Il n'est pas possible de justifier son opposition à la Viginum par la suppression des comptes Telegram de réseaux de manipulation russes⁴. Des études ont été faites au préalable et ont montré que ces réseaux se basaient sur des blogs ou des chaînes qui publiaient des articles générés automatiquement (jusqu'à plusieurs centaines d'articles par jour, parfois avec des erreurs de traduction). De plus, des informations techniques permettaient de localiser les serveurs et d’observer que les différentes sources étaient en réalité gérées par la même entité. Ainsi, la clôture des comptes Telegram semble très légitime.</p> <p>De plus, dans le contexte actuel, il faut voir le cyberespace, matérialisé par les réseaux sociaux, comme un terrain de guerre où les cibles sont nos cerveaux. De ce fait, nous sommes entrés dans un monde extrêmement complexe où le pouvoir doit légitimement nous défendre, y compris dans le champ psychologique et cognitif.</p> <p>Il semble donc juste de s'opposer à cette désinformation étrangère. Ainsi, il n'y a pas de raison de s'opposer à une instance gouvernementale qui se chargerait de combattre dans le cyberespace les manipulations.</p> <p><br> <br> Le problème soulevé par Guy de la Fortelle – auteur de la pétition – sur la Viginum est par conséquent plus difficile à cerner qu’une simple opposition à son existence. Car une partie de l’action de la Viginum est légitime (notamment la clôture des comptes Telegram russes). Mais <strong>le problème, ce sont les dérives – évidentes – qui tendent à interdire les opinions non conformes à la vérité définie par le pouvoir en place.</strong></p> <p>Il faut en effet une sacrée dose d'humilité et d'honnêteté pour savoir respecter une opposition forte, sans chercher à la manipuler – malgré l’accessibilité des moyens. Or le pouvoir en place ne semble pas avoir ces qualités.</p> <p>Dans cette situation, <strong>il n'y a en réalité qu'une seule victime : la vérité</strong>. Que ce soit côté russe ou côté occidental, le problème, c'est que ni l'un ni l'autre ne cherche – ni ne défend – la vérité objective. C'est-à-dire, ce qui est conforme à la réalité.</p> <p><br> <strong>Nous devons nous battre pour avoir le droit de chercher et de connaître la vérité objective… qui n'est ni chez les Russes, ni chez les occidentaux, ni dans la droite, ni dans la gauche, ni chez les climato-sceptiques, ni les climato-alarmistes, ni dans le complotisme, ni dans la parole officielle. Ce qui est commun à tous ces groupes, c'est la manière dont l'information est proposée : le sujet est clivant, et les arguments, peu développés, cherchent davantage à s'opposer qu’à exposer des raisonnements. Rien d'étonnant quand le but n’est pas de défendre la vérité ! On ne cherche pas à savoir ce qui Est, mais à être dans l'opposition !⁵</strong></p> <p><br> <br> Par exemple, analysons l’affaire des Macron Leaks évoquée dans la pétition. L'affaire, comme tous les événements depuis des années maintenant, a été traitée de la même manière : d'un côté, des robots et des utilisateurs diffusent l’information massivement ; de l’autre les médias esquivent le vrai débat. Dans le premier cas, les robots excluent totalement le jugement humain censé discerner le vrai du faux. Pour les utilisateurs, l’interface est conçue pour qu’ils réagissent plutôt que pour fournir un effort intellectuel pour se former, et limite ainsi le temps pris pour discerner le vrai du faux. De l'autre, les médias ne détaillent pas le contenu, mais les méthodes utilisées pour véhiculer l'information.</p> <p>Que ce soit d'un côté comme de l'autre, qui des deux a agi par adhésion à la vérité ? Le robot ? L’utilisateur qui repartage après avoir (au mieux) lu le tweet (c’est-à-dire moins de 400 caractères), mais sans avoir pris connaissance d’une analyse complète, développée et argumentée des mails dévoilés ? Ou les médias qui ont subtilement esquivé la question de fond : quels sont les problèmes soulevés par le contenu des mails du <em>Macron Leaks</em> ?</p> <p>Certains d’entre nous pensent que les Russes manipulent moins l’information que les occidentaux à notre époque… Mais ce serait oublier l'héritage de l'URSS que Poutine a reçu, lui-même ex-colonel du KGB ! Il serait naïf de croire qu'il ait abandonné ces pratiques. La « guerre d'influence » est née en Russie, dès la fin du 19ème siècle, et a été développée et perfectionnée par les Soviétiques dès leur arrivée au pouvoir. De ce fait, les Russes sont les pionniers dans le domaine de la manipulation, de la compréhension des ressorts cognitifs et dans l'usage de leviers psychologiques. Il serait donc factuellement faux de croire que les Russes manipulent moins ou qu’ils sont plus honnêtes, cela nécessiterait des études très approfondies ou être au cœur de leurs réseaux de décision, au contact de la réalité.</p> <p>Seulement, dans le monde actuel, les Russes ne sont plus les seuls à être experts dans le domaine. Les GAFAM se sont énormément développés dans ce domaine de compétence depuis leur création. Les États également ont beaucoup appris dans l'usage des moyens de communication (on peut se souvenir des accords de <em>Blum-Byrnes</em> pour la diffusion des films américains en France après la seconde guerre mondiale).</p> <p><br> <br> <strong>La situation actuelle nous amène à une triste réalité : nous sommes dans l'ère de la post-vérité. La post-vérité, c’est l’indifférence des personnes face à la vérité objective.</strong> Dans l’exemple précédent, il est évident que la majorité des personnes ont réagi plus qu’elles n’ont fait un travail pour comprendre la vérité.</p> <p><strong>Face à cela, nous devons tenir une seule position : rechercher et s'attacher à la vérité objective !</strong></p> <p>Nous devons retrouver la vérité non dans l'opposition, en adhérant à ce qui s'oppose à autre chose, mais uniquement en adhérant à ce qui est conforme à la réalité.</p> <p><strong>La vérité est subtile, nous la trouverons bien plus dans les livres que dans les réseaux sociaux. Et surtout, nous ne pouvons la trouver que dans le temps de la réflexion !</strong></p> <p>Le débat n'est pas de savoir si on peut dire tout ce que l'on veut ou non, si la liberté d'expression peut être légitimement encadrée. Et de ce fait, ce que nous avons le droit de dire ou non, de lire ou non. Si notre argumentaire repose sur le libertarisme de l’expression, alors pourquoi voudrions-nous interdire la pornographie ?</p> <p>Le vrai débat, c'est d'avoir le droit de réfléchir, de chercher et d'adhérer à la vérité objective. Cela implique une juste diversité d'opinion dans les médias et les sources journalistiques, mais aussi d’interdire les réseaux d’information manipulateurs pour défendre les médias qui ont pour objectif d'informer avec honnêteté – malgré les erreurs du métier et la diversité des points de vue.</p> <p><br> <br> <strong>Ce que nous devons donc attendre de la Viginum, c'est qu'elle combatte tous les réseaux de manipulation qui existent, qu'ils soient russes, américains, chinois, indiens, israéliens, allemands, anglais,… et même français. Qu’ils agissent sur les réseaux sociaux, dans les médias officiels et même dans les pouvoirs en place (entreprise, politique, État).</strong></p> <p><strong>Nous ne voulons pas de manipulation, quelle qu'elle soit.</strong> Nous avons défini ce terme plus tôt – conformément à notre attachement à la vérité. Ainsi, si le but d’une chaîne d’information est bien d'informer et non de manipuler, il est totalement injuste de s'y attaquer. De même, si un État tente de réguler les médias dans le but de manipuler sa propre population, celui-ci doit être condamné.</p> <p><strong>En somme, nous ne devons pas demander à ce qu’aucune source de manipulation soit combattue, car elles sont aujourd’hui dangereuses pour les individus qui y sont exposés, dues aux avancées en guerre cognitive. Mais nous devons demander et nous assurer que la Viginum et toutes les instances de régulation médiatique de l’État soient fait dans l’unique but de défendre la recherche et l’accès à la vérité</strong><span style="font-weight: normal;">, en défendant la pluralité des points de vue dès lors que leur diffusion se fait dans un cadre honnête, à titre informatif seulement (et non de manipulation)</span><strong>.</strong></p> <p><br> <br> <strong>Concrètement, ce que nous pouvons faire à notre niveau :</strong></p> <ul> <li><strong>quitter les réseaux sociaux :</strong> le but est d'éviter de se faire manipuler par les groupes dits « d’influence », nous y sommes malheureusement tous confrontés. De très nombreux blogs vous permettront de vous informer constructivement et exhaustivement.</li> <li><strong>chercher la vérité :</strong> se former, plus que s'informer ! C'est elle qui est le centre de nos maux !</li> <li><strong>mener le bon combat :</strong> ne pas s'opposer par principe, mais bien par conviction après un réel exercice de l’intelligence pour discerner si l’opposition est justifiée ou non. En d’autres termes, défendre nos médias proposant des points de vue différents par attachement à la vérité, et non par opposition à une censure légitime.</li> </ul> <hr /> <p>¹ <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/VIGINUM">https://fr.wikipedia.org/wiki/VIGINUM</a><br> ² <a href="https://www.defense.gouv.fr/comcyber/nos-operations/lutte-informatique-dinfluence-l2i">https://www.defense.gouv.fr/comcyber/nos-operations/lutte-informatique-dinfluence-l2i</a><br> ³ Contraction de "X (ex Twitter)". À prononcer [<em>exciteur</em>].<br> ⁴ <a href="https://www.sgdsn.gouv.fr/files/files/20240212_NP_SGDSN_VIGINUM_RAPPORT-RESEAU-PORTAL-KOMBAT_VF.pdf">https://www.sgdsn.gouv.fr/files/files/20240212_NP_SGDSN_VIGINUM_RAPPORT-RESEAU-PORTAL-KOMBAT_VF.pdf</a><br> ⁵ Cf Jean Ousset, *Marxisme et révolution – En finir avec le marxisme*.</p><br> /article/2024-03-04_Fakenews,%20r%C3%A9seaux%20sociaux,%20v%C3%A9rit%C3%A9,%20quel%20est%20le%20probl%C3%A8me/ Mon, 04 Mar 2024 00:00:00 +0100 Bonne année 2025 ! /article/2025-01-03_Bonne%20ann%C3%A9e%202025%20!/ Joyeux année 2025 ! Cette année promet d'être riche en événements technologiques, notamment avec de nombreuses avancées en IA et un possible dépassement de l'être humain. Ces progrès soulèvent des questions philosophiques et morales cruciales pour l'humanité auxquelles nous essaierons de répondre. <p>Cette année va être riche en évènements, comme le fut <strong>2024, qui restera probablement gravée dans les mémoires</strong> comme un tournant de l'histoire des inventions humaines... Notamment avec l'arrivée des derniers modèles d'IA, multimodaux d'abord, mais surtout o1. Pour la première fois, un modèle est capable de mener des raisonnements par étapes, comme l'homme, avec une précision inégalée. <strong>Le modèle o1 dépasse 90% des êtres humains</strong> avec un QI à 120 points là où GPT4 n'était "qu'à" 85 points.</p> <p><strong>La révolution en train de se dérouler sous nos yeux est simplement ahurissante, et trop peu de personnes comprennent la profondeur des enjeux.</strong> Cette phrase de Dan Hendrycks¹ est pourtant révélatrice : « Le modèle [o1] surpasse déjà la plupart du temps les scientifiques titulaires d'un doctorat »...</p> <p>En cette année 2025, il semble probable que le tournant le plus important sera le déploiement à grande échelle de modèles capables de raisonner (en plus de l'élargissement des fenêtres contextuelles, et l'arrivée de l'auto-exécution²). Le modèle o3 annoncé fin décembre montre les contours de ce qui se prépare. o1 était une grande avancée, o3 semble être un pas de géant supplémentaire. Il ne reste "plus qu'à" optimiser et réduire les coûts des calculs, et <strong>l'IA dépassera l'être humain, nous rapprochant un peu plus de ce qu'on appelle l'IA générale</strong>, mais aussi de la singularité technologique souhaitée par les transhumanistes.</p> <p>Ces nouveaux modèles en préparation risquent de bouleverser notre vision de la machine. <strong>La frontière entre l'homme et la machine se rétrécira</strong> davantage sur ce qui faisait notre spécificité : l'intelligence. L'agilité de l'IA arrivera avec son intégration dans les robots...</p> <p>Tout cela nous met, plus que jamais dans l'histoire, face à <strong>des questions fondamentales de la plus haute importance</strong>. Les enjeux n'ont peut-être jamais été aussi importants de toute l'histoire de l'humanité. <strong>On ne craint pas moins que la destruction de l'humanité dans les prochaines décennies !</strong> Si cela n'arrive pas, il reste à craindre que <strong>de plus en plus de personnes confondent la capacité à raisonner avec la capacité à comprendre. Cette confusion entraînera un grand nombre à adorer la machine</strong>, et à enterrer un peu plus l'idée d'adorer notre Dieu créateur. <strong>Nous entrons en même temps dans l'ère de la postvérité</strong>, un monde où distinguer le vrai du faux devient impossible.</p> <p>Pour cette raison, aujourd'hui plus que jamais, <strong>il est temps de réordonner les choses et d'apporter des réponses chrétiennes</strong> à tous ces évènements, avec sérénité et réalisme. Mon livre, "L'Intimité Assiégée" apportera des éléments de réflexion importants. Les autres éléments arriveront au fur et à mesure pour répondre de manière plus spécifique.</p> <p>De leur côté, <strong>les transhumanistes ne traînent pas</strong>. Au contraire, ils sont extrêmement <em>lucides</em>. Leurs réflexions sont <em>avancées</em> et <em>matures</em>. À ce titre, je vous invite à regarder cette vidéo³ sur le jeu "<em>Universal Paperclips</em>", conçu par Nick Bostrom pour mettre en lumière les enjeux cachés des IA. <strong>Cette vidéo est extrêmement instructive tout en étant très objective.</strong></p> <iframe width="960" height="471" src="https://www.youtube-nocookie.com/embed/ZP7T6WAK3Ow" title="L&#39;horreur existentielle de l&#39;usine à trombones." frameborder="0" allow="accelerometer; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe> <p>Cette nouvelle année s'annonce donc chargée du point de vue des avancées technologiques. Espérons qu'elle le sera au moins tout autant sur les questions philosophiques qui doivent ébranler nos pensées. Espérons que la morale arrivera à diriger nos avancées scientifiques et industrielles !</p> <p><strong><em>Bonne et sainte année 2025 à tous ✨️</em></strong></p> <hr /> <p>¹ Chercheur en IA, travaille au Center for AI Safety. C'est une organisation à but non lucratif qui promeut la sécurité dans le développement et le déploiement de l'intelligence artificielle.</p> <p>² Ce que j'appelle "auto-exécution", c'est la capacité pour l'IA à générer du code pour répondre à une question, à l'exécuter, et à donner la réponse correspondante. Cela réglera toutes les erreurs de calcul sur les questions mathématiques par exemple.</p> <p>³ <a href="https://youtu.be/ZP7T6WAK3Ow">https://youtu.be/ZP7T6WAK3Ow</a></p> /article/2025-01-03_Bonne%20ann%C3%A9e%202025%20!/ Fri, 03 Jan 2025 00:00:00 +0100